"L’heure est venue de quitter l’accord de Paris". Le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé jeudi que son pays quittait l’accord de Paris sur le climat.
Après des semaines de suspense, le milliardaire devenu président a donc finalement décidé de bouleverser les engagements internationaux pour réduire le réchauffement climatique, obtenus de haute lutte lors de la Cop21 il y a un an et demi. Au lendemain de cette annonce choc, les 194 autres pays signataires du texte de 2015, décrit comme historique, oscillent entre consternation et résistance.
Dans la presse internationale aussi, la plupart des unes de la planète régissent fortement à la décision du président américain. Outre la chaîne de télévision Fox News, qui a qualifié le choix de Trump de "bon" et "courageux", les commentaires des journalistes sont pour la plupart négatifs.
Angoisse et consternation. La plupart des rédactions ont choisi des titres chocs pour exprimer l’atterrement, - et l’angoisse climatique – provoquée par le retrait américain.
Le New-York Daily News affiche ainsi en pleine page le visage de Donald Trump, couvert par un titre traduisible en Français par "Trump dit au monde : vous pouvez crever !"
En France, Le Parisien titre "La folle décision des États-Unis", et fait écho aux médias américains, qui questionnent de plus en plus la santé mentale du président américain. Le Los Angeles Times par exemple, ne mâche pas ses mots, et déplore une décision donnant la "preuve qu’il [Donald Trump] est irresponsable et casse-cou, et que ses politiques sont démoralisantes, suicidaires et effrayantes, que le fait qu’il s’enferme dans un isolationnisme insensé."
Sur Twitter, la une de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, publiée en novembre 2016 après l’élection de Donald Trump, refait surface et apparaît comme prophétique. A l’époque, le journal titrait ni plus ni moins "La fin du monde (tel que nous le connaissons)", sous un dessin on ne peut plus explicite : une énorme comète reprenant la forme du visage de Donald Trump fonce, bouche ouverte, sur une petite planète bleue qui semble bien vulnérable. La une choc a ressurgi depuis hier sur les réseaux sociaux, provoquant d’ailleurs la méprise de certains twittos. Non, le dessin ne date pas d’aujourd’hui ; elle a plus de six mois.
La une prémonitoire de Der Spiegel du 12.11.2016 #MakeOurPlanetGreatAgain#CrazyTrump#AccordsDeParispic.twitter.com/OpcQQ1OxbI
— FernandRaoul (@fernandraoul1) 2 juin 2017
La planète unie contre Trump. D’autres journaux au contraire, titrent sur la résistance du monde face à la folie du président américain, accusé d’isoler son pays. En France, Libération dit "Goodbye" à l’Amérique, sur fond d’un flot de pétrole.
A la une de Libération ce vendredi - Climat : Goodbye America https://t.co/yVqg7UKlARpic.twitter.com/IzD0EI2GgA
— Libération (@libe) 1 juin 2017
Aux États-Unis, le Washington Post rappelle que la propre fille du président, Ivanka Trump, avait tenté de le convaincre de rester dans l’accord de Paris, face aux craintes des grands patrons américains.
Outre-Rhin, Der Berliner Kurrier prend le contre-pied du New-York Daily News. Alors que le quotidien américain affichait en une un Donald Trump condamnant à mort le monde "Trump dit au monde : vous pouvez crever"), le journal allemand titre sur l’isolement du président américain, avec un lapidaire : "La Terre à Trump : fuck you !".
scoop du @BERLINER_KURIER qui publie la réponse de la Terre à Trump: pic.twitter.com/6euNknoUbq
— Adeline Francois (@a2linefrancois) 2 juin 2017
En Chine, le Shanghaï Daily choisit lui aussi – de manière plus classique - d’insister sur l’unité des autres puissances face à l’abandon américain, en titrant "La Chine rejoint l’Union Européenne pour sauver l’accord de Paris". Le 1er juin, le chef du gouvernement chinois a rencontré la chancelière allemande à Berlin, rencontre au cours de laquelle il a promis de faire front commun avec l’Europe : "La Chine va continuer à mettre en œuvre les promesse faites lors de l’accord de Paris", avait-il lancé.