Le gouvernement de Donald Trump a annoncé mercredi qu'il comptait retirer les strictes limites régissant le temps passé en centres de rétention par les enfants migrants, nouvelle initiative controversée dans sa politique de fermeté face à l'immigration clandestine.
Une décision de 1997 abrogée
Le ministère américain de la Sécurité intérieure veut mettre fin à une décision judiciaire de 1997, dites "Flores", imposant aux autorités fédérales de ne pas maintenir en détention les enfants plus de vingt jours.
Une nouvelle règle, qui doit être mise en oeuvre sous soixante jours, ne limitera plus le temps passé par les enfants ou leurs familles en centres de rétention.
Il s'agit, pour le gouvernement de Donald Trump, de décourager les migrants qui affluent en nombre record à la frontière avec le Mexique, avec l'espoir d'être relâchés rapidement après leur arrestation s'ils sont avec des enfants, et de pouvoir ainsi rester aux États-Unis. "Pour protéger ces enfants face aux abus et arrêter le flot illégal" de migrants, "nous devons mettre un terme à ces vides juridiques", a déclaré Donald Trump, selon un communiqué de la Maison-Blanche. "Il s'agit d'un besoin humanitaire urgent."
Les associations et l'opposition promettent une bataille judiciaire
Les organisations de défense des droits humains ont immédiatement annoncé qu'elles combattraient en justice l'abrogation de la norme "Flores". "Il s'agit d'une nouvelle attaque cruelle contre les enfants" migrants, a dénoncé une responsable de l'organisation de défense des libertés ACLU, Madhuri Grewal. "Le gouvernement ne devrait pas emprisonner des enfants, et devrait encore moins chercher à mettre plus d'enfants en prison, pendant plus longtemps", a-t-elle ajouté.
Des parlementaires démocrates ont appelé les tribunaux à "stopper immédiatement cette action illégale". "Il n'y a aucune justification à la détention indéfinie des enfants et aucune excuse pour le traumatisme que cette politique va infliger aux familles", a réagi le chef du parti démocrate, Tom Perez.
Donald Trump avait provoqué une forte indignation, y compris au sein des rangs républicains, en 2018 avec la mise en place de sa politique de séparation des familles. Le républicain est depuis revenu sur cette politique. Mais plus de 900 enfants migrants ont toutefois été séparés de leurs familles à la frontière entre les États-Unis et le Mexique depuis un an, avait affirmé fin juillet le puissant groupe américain de défense des droits civiques ACLU.