Les frappes d'Israël sur la Syrie et le Liban risquent de mener à «une nouvelle escalade»

Les frappes de l'armée israélienne sur la Syrie et le Liban risquent de mener à "une nouvelle escalade" dans la région, a affirmé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, lundi à Jérusalem.
"Les actions militaires doivent être proportionnées, et les frappes israéliennes sur la Syrie et le Liban risquent de provoquer une nouvelle escalade", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.
"Nous pensons que ces actions ne sont pas nécessaires car la Syrie n'attaque pas Israël en ce moment et cela nourrit la radicalisation qui est aussi dirigée contre Israël", a expliqué Mme Kallas, en visite lundi à Jérusalem, avant de se rendre en Cisjordanie occupée, pour y rencontrer notamment le président palestinien, Mahmoud Abbas.
"Loup déguisé en agneau"
Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre, Israël a mené des dizaines de frappes sur des sites militaires de l'ancien pouvoir en Syrie, affirmant vouloir empêcher que l'arsenal tombe entre les mains des nouvelles autorités, qualifiées par Israël de "jihadistes". La diplomatie israélienne qualifie également le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, de "loup déguisé en agneau".
L'armée israélienne s'est en outre déployée dans la zone démilitarisée sur le Golan syrien, à partir de la partie de ce plateau occupée depuis 1967 par Israël et annexée en 1981. Le nouveau pouvoir syrien dénonce pour sa part une "agression [faisant] partie d'une campagne israélienne contre le peuple syrien et la stabilité du pays".
Malgré la trêve avec le Hezbollah libanais en vigueur depuis le 27 novembre, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, où l'Etat hébreu entend conserver "une totale liberté d'action militaire". Selon l'armée israélienne, ces frappes visent des infrastructures ou des membres du mouvement islamiste soutenu par l'Iran.