Dimanche, Élisabeth Borne doit commencer un voyage officiel de deux jours en Algérie. Un moyen de concrétiser les bonnes intentions louées par les présidents Macron et Tebboune en août. Au programme pour la Première ministre, les hydrocarbures et les visas. Paris veut plus de gaz et de pétrole et Alger veut davantage de visas en France. Les deux pays cherchent donc à se rapprocher. L’Algérie cherche même à s’ouvrir davantage et à diversifier ses rentrées : cette semaine, le pays a donc organisé un salon du tourisme dans sa capitale.
Visas français contre pétrole algérien
Si le ministre du Tourisme, Yacine Hamadi, passe ses journées entières à déambuler dans les allées du salon afin de promouvoir l'Algérie, c'est parce qu'il estime que son pays doit cesser de ne dépendre que du pétrole et du gaz. "L'expérience nous a montré que l'instabilité fait défaut du prix du pétrole", estime-t-il. "Vous avez vu au début de la pandémie, on vendait le pétrole à moins de son prix de revient. On veut arriver à ne plus compter sur les revenus des hydrocarbures. Donc il y a le segment touriste, agriculture et industrie…"
C'est un défi de taille pour l'Algérie, qui est entravé par le prix des visas tourisme, qui coûtent une centaine d'euros. L'ouverture du pays s'avère donc encore compliqué aujourd'hui. Lors de cette rencontre, la priorité pour Paris et Alger restera encore une fois donc le pétrole algérien contre les visas français, explique Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po. "Pour la question du tourisme, je crois que c'est très prématuré. Du côté algérien, il y a la question des visas. Et puis côté français, je crois que le gaz va être l'un des gros enjeux", pense-t-il avant de noter que "le président d'Engie accompagne la Première ministre".
Et preuve que la France attend beaucoup de cette rencontre, dix-sept ministres feront le déplacement, soit plus d'un tiers du gouvernement français.