Invité de la matinale d'Europe 1, ce vendredi, le ministre conseiller de l'ambassadeur de Russie en France, Artem Studennikov a affirmé que la Turquie s'était fourni en armes du côté du Kremlin. "La Turquie a pris la décision d'acheter certains matériaux de guerre sophistiqués. Cela vient d'une offre russe." Moscou arme également l'armée syrienne : "Il y a une volonté de la Russie d'être un arbitre dans le conflit entre la Turquie la Russie, c'est le rôle naturel de Moscou, qui parle à tous les acteurs de ce conflit", explique le ministre russe.
Artem Studennikov estime que les Kurdes doivent trouver leur place dans le processus de paix en Turquie. "Compte tenu de leur implication majeure dans leur lutte contre le terrorisme islamiste dans la région, les Kurdes doivent avoir leur place dans ce processus", explique le numéro 2 de l'ambassade russe en France.
"Nous savions que l'opération pouvait avoir des effets néfastes sur la stabilité de la région"
Les contacts étaient permanents entre la Russie et la Turquie au moment de prendre la décision d'intervenir au nord est de la Syrie : "Nous savions qu’ils allaient faire une opération même si nous avons tout fait pour faire comprendre à nos amis turcs d’être prudents et retenus, parce que nous savons très bien que cela pouvait avoir des effets néfastes pour la stabilité de la région et de la Syrie. Nous comprenons en même temps la volonté de la Turquie d’assurer la sécurité dans la zone limitrophe de la Turquie."
Une volonté de sécurité due au terrorisme islamiste dont est victime la Turquie selon Artem Studennikov : "Malheureusement, la Turquie mène un combat avec certains groupes armés kurdes. Nous savons que c'est un problème qui existe, mais depuis le début des négociations pour trouver une solution, on essaie d'expliquer que les Kurdes doivent avoir leur place dans le processus de paix. Il faut compter avec eux, surtout étant donné leur contribution majeure dans leur lutte contre le terrorisme islamiste."
Un accord de cessez-le-feu a été trouvé entre les Etats-Unis et la Turquie, il doit durer cinq jours, cela a notamment permis un retrait des forces kurdes.