"Ce début d'année 2024 doit être, pour nous, celui du sursaut" : Emmanuel Macron a affirmé jeudi que les Européens devaient être prêts à "répondre" à une "escalade" de la Russie, jugeant qu'elle ne "s"arrêtera pas là" si elle gagne la guerre en Ukraine, mais a assuré que jamais, ils ne prendraient "l'initiative" de l'engagement militaire face à cette puissance nucléaire.
"Si la Russie venait à gagner, la vie des Français changerait. Nous n'aurions plus de sécurité en Europe. Qui peut penser une seule seconde que le président Poutine, qui n'a respecté aucune de ses limites et aucun de ses engagements, s'arrêterait là ? La sécurité de l'Europe et la sécurité des Français se joue là-bas. Si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l'Europe sera réduite à zéro", a-t-il déclaré jeudi soir aux journaux télévisés de 20H de TF1 et France 2.
Le chef du Kremlin assuré d'être réélu
Dans ce contexte de tensions, les premiers bureaux de vote ont ouvert dans l'Extrême-Orient russe pour une élection présidentielle de trois jours qui doit voir Vladimir Poutine être reconduit pour un nouveau mandat de six ans, faute d'une véritable opposition qui a été privée du scrutin. Malgré cette absence de suspense dans le résultat, les autorités locales s'inquiètent du bon déroulement d'un scrutin devenu une aubaine pour les adversaires du Kremlin.
Rappel à l'ordre de Vladimir Poutine
À Riazan, au sud de Moscou, la guerre se ressentait encore, il y a 48 heures, alors que le pouvoir dit garantir une vie normale, surtout pour aller voter. Les incursions militaires menées par des opposants russes inquiètent aussi. "Nous, citoyens de Russie, avons le droit de participer à cette élection et donc nous commençons à y participer."
Des Russes actifs contre Vladimir Poutine, une autre forme de déstabilisation en période électorale. Les défilés de personnes rendant hommage à Alexeï Navalny ont montré que le courage de s'opposer pouvait encore exister en Russie. Une menace même mesurée, qui justifiait un rappel à l'ordre jeudi de Vladimir Poutine. "Il ne s'agit pas seulement de voter, mais d'exprimer clairement votre volonté personnelle de participer au développement futur de la Russie. Parce que les élections, c'est un pas vers le futur", a-t-il tonné. Dans cet étrange climat, des centaines de milliers de policiers et de membres du FSB sont mobilisés pour minimiser ou dissimuler toutes aspérités pouvant gêner le plébiscite qu'attend Vladimir Poutine.