Les talibans disent être en discussion sur un «échange» de prisonniers avec Washington

Le gouvernement taliban a discuté avec Washington d'un "échange" de prisonniers entre deux Américains détenus en Afghanistan.
Le gouvernement taliban a discuté avec Washington d'un "échange" de prisonniers entre deux Américains détenus en Afghanistan. © Wakil KOHSAR / AFP
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avec AFP // Crédits photo : Wakil KOHSAR / AFP
La conférence internationale au Qatar qui réunissait des représentants de l'ONU, les autorités talibanes et des envoyés spéciaux en Afghanistan, s'est achevée lundi. Le gouvernement taliban a discuté avec Washington d'un "échange" de prisonniers entre deux Américains détenus en Afghanistan et des Afghans emprisonnés dans la prison militaire américaine de Guantanamo, a indiqué mercredi un porte-parole des autorités talibanes. 

Le gouvernement taliban a discuté avec Washington d'un "échange" de prisonniers entre deux Américains détenus en Afghanistan et des Afghans emprisonnés dans la prison militaire américaine de Guantanamo, a indiqué mercredi un porte-parole des autorités talibanes. Zabihullah Mujahid, le porte-parole, n'a pas nommé les prisonniers américains. Une Américaine a été arrêtée avec une dizaine d'autres collaborateurs d'une ONG internationale par les talibans en septembre dernier, tandis qu'un humanitaire américain, Ryan Corbett, est détenu depuis 2022 en Afghanistan.

 

"Nous devrions pouvoir libérer nos citoyens en échange, car les citoyens américains sont importants pour eux (les États-Unis), tout comme les Afghans sont importants pour nous", a déclaré Zabihullah Mujahid lors d'une conférence de presse. Les discussions sur un échange de prisonniers ont eu lieu avec des représentants américains pendant une réunion organisée par l'ONU au Qatar ces derniers jours, a-t-il précisé. 

La conférence internationale au Qatar qui réunissait des représentants de l'ONU, les autorités talibanes et des envoyés spéciaux en Afghanistan, s'est achevée lundi.  "Deux citoyens américains sont emprisonnés en Afghanistan", a détaillé le porte-parole, ajoutant que des prisonniers afghans étaient détenus aux États-Unis, notamment dans la prison américaine de haute sécurité de Guantanamo, sur l'île de Cuba. "Nous avons déjà discuté de leur libération avec eux (les États-Unis). Les conditions de l'Afghanistan devraient être acceptées", a-t-il déclaré.

Une Américaine est au nombre des 18 collaborateurs de l'ONG International Assistance Mission (IAM) arrêtés après avoir été accusés de mener des activités missionnaires chrétiennes.  En juin, l'ONU a averti que la vie de Ryan Corbett, humanitaire détenu depuis 2022, "pourrait être en danger" et a demandé aux autorités talibanes de lui donner "un accès immédiat à un traitement médical du fait de la détérioration de son état de santé". Des dizaines d'étrangers ont été arrêtés par les talibans depuis leur retour au pouvoir en août 2021.

Risques de détention

De nombreux pays, dont les États-Unis, déconseillent à leurs ressortissants de se rendre en Afghanistan, invoquant des risques de détention injustifiée, de violence et d'enlèvement. Au moins un prisonnier afghan est toujours détenu à Guantánamo Bay, Muhammad Rahim. Sa famille a demandé sa libération en novembre.  En février, deux anciens prisonniers qui ont été détenus à Guantanamo Bay jusqu'en 2017 ont été rapatriés en Afghanistan, plus de 20 ans après leur arrestation. 

Les deux hommes, Abdul Karim et Abdul Zahir, avaient été transférés à Oman et assignés à résidence jusqu'à leur libération. Ils faisaient partie des centaines de suspects capturés par les forces américaines et détenus à Guantánamo Bay.  Les autorités américaines ont été accusées d'avoir eu recours à la torture et aux mauvais traitements à l'encontre des prisonniers de ce centre, où beaucoup étaient détenus sans inculpation ni possibilité de contester leur détention.

La plupart des détenus de cette prison militaire ont été libérés au fil des ans, y compris de hauts responsables talibans.  Le gouvernement américain affirme depuis plusieurs années qu'il s'efforce de réduire le nombre de détenus et, à terme, de fermer le centre de Guantanamo, situé sur l'île de Cuba mais sous juridiction américaine.