Les tensions entre les deux Corées se ravivent après l'explosion de routes symboliques à la frontière

L'armée sud-coréenne a publié les vidéos montrant les forces du Nord faisant exploser des tronçons de ces deux tracés.
L'armée sud-coréenne a publié les vidéos montrant les forces du Nord faisant exploser des tronçons de ces deux tracés. © CHUNG SUNG-JUN / GETTY IMAGES ASIAPAC / Getty Images via AFP
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Amélia Porret / Crédit photo : CHUNG SUNG-JUN / GETTY IMAGES ASIAPAC / Getty Images via AFP , modifié à
C'est une nouvelle étape dans l'escalade de tensions entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Ce mardi 15 octobre, Pyongyang, l’armée nord-coréenne, a détruit plusieurs sections de routes proches de la ligne de démarcation militaire, à l'aide d'explosifs. Une attaque qui a immédiatement fait réagir son voisin du Sud. 

Autrefois exploitées pour les échanges commerciaux et humanitaires avec la Corée du Sud, les routes intercoréennes Gyeongui et Donghae ont été en partie détruites, creusant ainsi l'écart entre les deux nations. L'opération à l'explosif a été confirmée par l’état-major de l’armée sud-coréenne qui a ajouté, dans un communiqué de presse, avoir renforcé sa surveillance et sa disponibilité opérationnelle. 

Pyongyang souhaitait délibérément viser ces infrastructures proches de la ligne de démarcation militaire, a commenté l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. D'après ce même organisme, il s’agit d’une riposte à un vol de drones sud-coréens au-dessus de la capitale nord-coréenne.

La Corée du Sud réplique

Les forces sud-coréennes ont réagi peu de temps après les explosions, qu'elles ont filmées. Outre les explosifs, Pyongyang a eu recours à des pelleteuses visibles dans l'une des vidéos. En guise de représailles, l'armée sud-coréenne a "procédé à des tirs de réponse dans des zones situées au sud de la ligne de démarcation militaire", a déclaré l’état-major interarmées. Une montée des tensions soudaine, provoquant l'inquiétude des autorités sud-coréennes. 

Le Kremlin a tenu également à rappeler dans un communiqué ce mardi que le "pacte de défense mutuelle Russie-Corée du Nord" est "clair". Le traité "prévoit, entre autres, une assistance mutuelle en cas d’agression contre une partie", avait déclaré Vladimir Poutine à la presse après avoir signé le document en juin 2024.  

Des ballons chargés d’immondices

Cette attaque n'est pour autant pas une surprise. Le 9 octobre, l'armée nord-coréenne menaçait de couper "définitivement" les axes routiers et ferroviaires reliant les deux pays. Son intention ? La construction de "structures défensives fortes" pour renforcer sa posture défensive le long de la frontière entre les deux Corées, déjà totalement fermée. Les deux routes et les deux lignes ferroviaires intercoréennes avaient toutefois été rouvertes depuis la fin de la guerre en 1953, lors de période d'accalmie.

Déjà en juin 2020, la Corée du Nord avait envoyé un message fort, en explosant un Bureau de liaison intercoréen. Ouverte en 2018 à Kaesong, à quelques kilomètres au nord de la frontière, la création du bâtiment laissait espérer une entente possible. Depuis mai, la Corée du Nord envoie aussi des milliers de ballons chargés d’immondices vers le Sud, amenant à la suspension d'un accord de 2018, afin de prévenir les accrochages militaires. Aujourd'hui, cette nouvelle démonstration illustre une volonté d'affermissement de la part du dirigeant nord-coréen Kim Jong, à l'égard de son "principal ennemi".