Des médias espagnols spéculaient mardi sur l'arrivée de l'ex-roi Juan Carlos en Républicaine dominicaine. Pourtant, depuis l'annonce la veille de son départ en exil, le Palais royal s'est refusé à communiquer toute information. Surtout, la République dominicaine a indiqué que Juan Carlos n'était "pas entré sur le territoire", "contrairement" aux allégations de journaux espagnols. Toute la presse tenait pour acquis que l'ancien monarque, visé par une enquête pour corruption, a quitté le territoire bien que ni le Palais royal, ni le gouvernement ne l'aient confirmé.
Des rumeurs sur le Portugal et la France
En Une du site internet du quotidien ABC, favorable à la monarchie, un article affirmait mardi que Juan Carlos, 82 ans, s'était rendu en République dominicaine. El Mundo et la Vanguardia lui ont emboîté le pas et écrivent qu'il a l'intention de résider quelque temps chez des amis dans ce pays des Caraïbes. Mais le journal en ligne El Confidencial écrit qu'il pourrait se trouver au Portugal, où il passé sa jeune enfance. D'autres affirment qu'il serait passé par le Portugal avant de rejoindre la République dominicaine. D'autres informations évoquent aussi en France ou en Italie, où il a des parents.
Le Palais royal s'est refusé à commenter ces spéculations. "La seule information que nous avons est celle qui a été publiée hier sur le site de la Maison Royale", a déclaré un porte-parole. De son côté, la reine émérite Doña Sofia, dont Juan Carlos vit séparé depuis longtemps, est toujours en Espagne, a appris l'AFP mardi de source proche du Palais royal. L'avocat de l'ancien roi a affirmé que ce dernier, où qu’il soit, reste à la disposition de la justice.
Pour le Premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, la priorité est de défendre l’institution royale et de placer les hommes devant la justice, qu’on parle de simples sujets ou d’un ancien roi. La maison royale a bien fait d’accepter l’exil et l’ancien roi sera jugé s’il le faut mais le gouvernement ne sait rien de son exil, pas même où il se trouve, a-t-il expliqué à la sortie du conseil des ministres.
Ouverture d'une enquête en juin
Le Palais avait publié la lettre de Juan Carlos à son fils, le roi Felipe VI, où il a annoncé sa décision de s'éloigner d'Espagne afin de l'aider "à exercer ses responsabilités". Depuis son accession au trône en juin 2014, le souverain s'efforce de rétablir l'image de la monarchie entachée par les scandales.L'ex-roi avait abdiqué en raison des scandales mais ceux-ci le poursuivent. Pour Patricia, une Espagnole se décrivant comme une républicaine, ce départ est "une honte pour le pays. Le fait que Juan Carlos ait quitté l’Espagne, ce n’est pas un bon signal. Pour moi, il devrait rester ici pour rendre l’argent qu’il a volé et répondre de ses actes devant un tribunal".
La justice suisse enquête sur une commission de 100 millions de dollars qu'il aurait touchée de l'Arabie saoudite sur un compte en Suisse en 2008. La Cour suprême espagnole a annoncé en juin l'ouverture d'une enquête sur son éventuelle responsabilité pénale mais uniquement pour des faits commis depuis son abdication. Il était couvert jusque-là par l'immunité royale.