Liban : quel rôle la France a-t-elle à jouer après le cessez-le-feu ?

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Nicolas Tonev, édité par Emma Ben Youssef Sudarovich / Crédit photo : ALAIN JOCARD / POOL / AFP (Illustration) , modifié à
Quelques heures après la signature d'un cessez-le-feu entre le Hezbollah libanais et Israël, le temps est à la reconstruction. Que ce soit sur les terrains militaire ou politique, la France compte bien prendre part au redressement du pays du Cèdre.

Après plus d'un an d'hostilités et de combats entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, un cessez-le-feu est finalement entré en vigueur dans la nuit de mardi à mercredi. Le résultat d'un long processus et d'un travail diplomatique acharné. La France, qui a joué un rôle majeur, notamment grâce à la confiance historique que lui octroient les autorités libanaises, ne compte pas relâcher son engagement maintenant, alors qu'il reste encore beaucoup à faire.

L'enjeu majeur est désormais de faire appliquer l'accord sur le terrain dans la durée. Pour cela, la France va aider, à court terme, l'armée libanaise à se remettre à niveau afin qu'elle puisse reprendre le contrôle du sud du pays. Une armée qui, à terme, doit compter environ 6.000 hommes sur le terrain, mais qui pour l'heure, a besoin de se rééquiper.

Remettre sur pied un État déliquescent

Véhicules, carburant, armes et munitions... L'armée manque de tout. Alors que Paris avait déjà versé une aide 100 millions d'euros au Liban en octobre dernier, la France s'est engagée à financer une partie de cet effort, en parallèle des Étasuniens. De plus, les 700 soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), vont de nouveau endosser leur rôle majeur de surveillance des mouvements militaires du Hezbollah en Israël. 

À moyen terme, l'objectif français est de remettre sur pied un État libanais déliquescent. Alors que le pays n'a plus de président depuis octobre 2022, il est rongé par les rivalités confessionnelles. Jean-Yves Le Drian, ancien ministre des Affaires étrangères, est chargé de retisser le sens de l'intérêt général, afin de parvenir à une élection présidentielle. De son côté, Emmanuel Macron se rend en Arabie Saoudite en décembre prochain, l'opportunité pour le président de convaincre Riyad de participer aux efforts financiers nécessaires à la réussite du cessez-le-feu.