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Nicolas Tonev / Crédits photo : Anwar AMRO / AFP
Une dizaine de morts et plusieurs milliers de blessés : ce mardi, une attaque de grande ampleur a eu lieu au Liban. Les bipeurs des membres du Hezbollah, une organisation islamiste proche de l'Iran et soutien du Hamas, ont explosé. Mais qui se cache derrière l'attaque ? 

C'est une attaque inédite qui s'est produite au Liban ce mardi. Plusieurs centaines de bipeurs, d'anciens appareils de communication utilisés par les membres du Hezbollah, ont explosé en simultané. Le bilan est lourd : au moins neuf morts dont une fillette de dix ans et près de 2.800 blessés.

Le mouvement islamiste, soutenu par l'Iran, accuse Israël d'être responsable de cette attaque, sur fond d'opération militaire israélienne à Gaza depuis presque un an, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 organisée par le Hamas. Mais cette attaque marque par son ampleur. Sur plusieurs caméras de surveillance libanaises, la vie du quotidien se déroule. Dans un supermarché de Beyrouth, on peut voir un homme qui achète ses fruits quand soudain, une explosion au niveau de sa taille. Son bipeur vient d'exploser, l'homme est au sol, blessé. Partout dans le pays, mais aussi en Syrie, la scène se répète. 

Des objets portés à la ceinture

Les engins qui ont explosé auraient été réceptionnés il y a peu par la milice chiite. Et les piéger d’une manière ou d’une autre était la garantie de faire de nombreux blessés dans les rangs du Hezbollah. Selon le New York Times, une cargaison de 1.000 bipeurs aurait été piraté à la source. Un petit explosif de type plastique aurait été dissimulé à côté de la batterie des bipeurs. Le système de mise à feu aurait été déclenché à distance via l'envoi d'un message.

"Ces pagers (l'autre nom des bipeurs ndlr) sont portés souvent à la ceinture, voir tenus à la main et donc peuvent créer des dégâts par l’explosion de métal et éventuellement de plexiglas qui composent ces machines", explique au micro d'Europe 1, Nicolas Arpagian, vice-président du cabinet Headmind Partners, spécialisé en risques numériques. 

Une attaque signature ?

Le Hezbollah avait renoncé aux téléphones portables jugés trop facilement piratables. Le système de bipeur, moins connecté, est en principe moins faillible, sauf face à des spécialistes de très haut niveau. "C’est un travail de niveau étatique, et qui correspond parfaitement à une opération très symbolique puisque la simultanéité de l’attaque lui donne aussi sa puissance", souligne-t-il. 

Une puissance mais aussi une forme de signature puisqu'Israel possède l’unité 8.200, réputée être la meilleure au monde pour les actions cyber-militaire.