Confronté à une contestation populaire inédite, le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé lundi l'adoption d'une série de réformes et du budget 2020. Ils étaient retardés ou bloqués par les divisions au sein de la coalition gouvernementale. Ces mesures ont été annoncées à l'issue d'une réunion extraordinaire du gouvernement, alors que le mouvement de contestation déclenché jeudi réclame le départ de l'ensemble de la classe politique, jugée corrompue et incapable de trouver des solutions à la grave crise économique et sociale qui perdure. Toutefois, l'adoption de ces reformes "n'ont pas été prises en vue d'un marchandage" selon Saad Hariri. Ce dernier ne cherche pas "à vous demander d'arrêter de manifester et d'exprimer votre colère", a-t-il dit.
Hariri en faveur d’élections anticipées
Le Premier ministre libanais s'est même prononcé en faveur d’élections anticipées, réclamées par les manifestants. Au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion extraordinaire du gouvernement, il s'est adressé directement aux manifestants : "votre voix est entendue, et si vous réclamez des élections anticipées (...) moi Saad Hariri je suis personnellement avec vous". Les dernières législatives ont eu lieu en mai 2018.
A lire aussi >>> L'édito international de Vincent Hervouët : "C'est une Toussaint libanaise qu'attendent les manifestants"