"Libérez les otages" : ils étaient des milliers dimanche soir à Jérusalem pour soutenir les familles des captifs retenus à Gaza, six mois jour pour jour après leur enlèvement lors de l'attaque sanglante du Hamas. Massés devant la Knesset, le Parlement israélien en congé pour les fêtes de la Pâque juive, les manifestants ont scandé des slogans comme "Vivantes et vivants et pas dans des cercueils" et "Tous libres, maintenant ! Un accord, maintenant !".
Agam Goldstein, 17 ans, otage libérée lors de la trêve d'une semaine entre Israël et le Hamas fin novembre, est montée sur la scène pour se faire "la voix" des otages encore en captivité. "A vous, qui êtes encore la bas, tenez bon", a-t-elle terminé son intervention, les larmes aux yeux, évoquant le souvenir de son père et de sa sœur tués le 7 octobre par les commandos du Hamas. Avant elle, des femmes portant sur la bouche un autocollant avec le chiffre 184 (le nombre de jours passés depuis le 7 octobre) ont brandi les photos des 14 femmes encore aux mains de leurs ravisseurs.
>> LIRE AUSSI - Six mois après le 7 octobre, 1.500 manifestants à Paris «pour la libération des otages» retenus par le Hamas
"On crie à l’aide"
“Ramenez les tous maintenant” scande la foule. Les manifestants s’arrêtent devant les portraits des otages disposés sur la route qui mène au Parlement. Elad Or montre une photo de son frère, Dror, otage à Gaza : "On n'y a pas cru… On n'a pas cru que tant de temps passerait ! Je me sens très fatigué, très découragé et très en colère".
Sa colère, comme celle de nombreux manifestants, est dirigée contre le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, et son gouvernement, accusés de faire traîner les négociations. "On crie à l’aide, aux Etats Unis et partout ailleurs où l’on veut bien nous entendre. Parce que notre gouvernement n’écoute pas", poursuit Elad. En novembre, il avait retrouvé ses deux neveux grâce au premier accord de libération. C’est donc possible se dit-il. "On exige du gouvernement d’autoriser l’équipe de négociateurs à conclure un accord", assène-t-il. "Le temps est compté", rappellent les slogans que l'on peut lire sur les pancartes.
"On ne les oublie pas"
Ofri Bibas, dont le frère Yarden, la belle-sœur Shiri et leurs deux enfants Ariel, quatre ans et Kfir, un an, font partie des otages, à pris la parole demandant à ce qu'"on ne les oublie pas". Kfir Bibas est le plus jeune des quelque 250 otages animés par le Hamas le 7 octobre. Avec son frère, ils sont les deux seuls mineurs parmi les 129 otages encore retenus à Gaza, dont Israël estime que 34 sont morts. "On a été abandonnés le 7 et on est abandonnés depuis", a déclaré Lishay Meran, mère de deux enfants et dont le mari Omri est otage.
Une énième série de négociations indirectes entre le Hamas et Israël via les médiateurs internationaux - Etats-Unis, Qatar, Egypte - doit se tenir au Caire où les négociateurs des différentes parties sont déjà arrivés ou attendus dans l'espoir de trouver un accord pour un cessez-le-feu et la libération des otages. Le Hamas et Israël s'accusent mutuellement d'engager ces pourparlers. La guerre contre le Hamas à Gaza a été déclenchée par Israël après l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.
Elle a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, en Israël, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. En représailles, Israël a lancé une offensive militaire dans la bande de Gaza qui a fait plus de 33.100 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.