Un groupe armé est entré de force mercredi soir dans le siège d'al-Nabaa, une chaîne satellitaire libyenne proche des autorités qui contrôlent Tripoli, expulsant les employés après avoir suspendu la retransmission, selon deux journalistes de cette chaîne.
"Certains en treillis, d'autres en civil". "Un groupe d'hommes armés, dont certains en treillis, d'autres en civil, a fait irruption dans nos locaux (dans le centre de Tripoli), ont rassemblé les employés dans une pièce leur annonçant qu'ils n'avaient plus rien à faire ici", a raconté à l'AFP l'un des deux journalistes de cette chaîne. Les programmes de la chaîne al-Nabaa se sont complètement arrêtés une demi-heure après qu'un bandeau rouge est apparu avec la mention "Urgent", annonçant que "les fils et les révolutionnaires de Tripoli ont fermé la chaîne de la discorde et de l'instigation (à la haine)", menaçant de poursuite tous ceux qui y travailleraient à l'avenir.
En lien avec la venue du chef de gouvernement d'union ? Plus tôt dans la journée, cette même chaîne avait transmis les déclarations du chef du gouvernement non reconnu, Khalifa el-Ghwell, qui a sommé Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement d'union soutenu par l'ONU, arrivé dans la journée par la mer, de quitter Tripoli. Des membres du parlement non reconnu siégeant dans la capitale s'étaient exprimés sur al-Nabaa pour dénoncer la venue à Tripoli de Fayez al-Sarraj sans l'autorisation des autorités sur place, qualifiant les officiers qui ont facilité cette opération de "traîtres". Selon l'un des deux journalistes d'al-Nabaa, les hommes armés qui ont pris le contrôle de la chaîne "semblent être favorable au gouvernement de Sarraj".