Au moins huit personnes, dont des civils, ont été tuées et huit autres blessées jeudi soir dans un attentat suicide contre un barrage de sécurité, dans l'est de la Libye, selon des sources hospitalières et des services de sécurité. L'attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique.
Une explosion de voiture à un barrage. Un kamikaze a fait exploser son véhicule à un barrage tenu par des forces loyales au maréchal Haftar, homme fort de la région, à l'entrée est de la ville d'Ajdabiya, à 840 km à l'est de Tripoli, a indiqué le général Fawzi al-Mansouri, un haut responsable local de sécurité.
Des civils de passage. "Cinq personnes étaient décédées à leur arrivée à l'hôpital peu après l'attentat", a indiqué une source de l'hôpital publique de la ville. Trois parmi les onze blessés admis dans l'établissement ont succombé plus tard à leurs blessures, a ajouté cette source sous couvert de l'anonymat. "Il y a des civils parmi les morts et les blessés", a précisé général Mansouri. Les victimes civiles étaient de passage au moment de l'attaque, a-t-il indiqué, ajoutant que le véhicule transportait une lourde charge explosive.
L'EI revendique. Le groupe djihadiste Etat islamique a revendiqué vendredi l'attentat suicide. Dans un communiqué diffusé par son organe de propagande Amaq, l'EI affirme qu'un kamikaze présenté comme Abu Qudama al-Saeih a fait exploser son véhicule à un barrage des forces de Haftar, tuant ou blessant 19 d'entre elles. Il s'agit de la deuxième attaque du genre en moins d'un mois dans cette région de Libye. Un premier attentat suicide aussi revendiqué par l'EI avait fait trois blessés le 9 mars à 60 km au sud d'Ajdabiya. Malgré la perte de son fief de Syrte, dans le nord du pays, en décembre 2016, l'EI reste actif notamment dans le centre et le sud libyens.
La Libye est déchirée par des luttes de pouvoir et minée par une insécurité chronique depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Elle est dirigée par deux autorités rivales. À Tripoli, le gouvernement d'union nationale (GNA) soutenu par la communauté internationale et un cabinet parallèle installé dans l'est du pays et soutenu par le maréchal Khalifa Haftar à la tête de l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL).