Malgré une interdiction de la préfecture, environ 2.000 opposants à la ligne ferroviaire grande vitesse Lyon-Turin s'apprêtent à manifester ce samedi après-midi dans la vallée de la Maurienne. Mais de l'autre côté de la frontière, cette ligne a régulièrement été également la source de tensions entre Paris et Rome. L'Italie craint encore que le terme des travaux en 2033 ne soit pas respecté.
L'Italie attend de la France "transparence, sérieux et respect"
Les paroles rassurantes du ministre Clément Beaune le mois dernier ne suffisent pas. Savoir que le Conseil d'orientation des infrastructures conseille à Paris de retarder de dix ans, en 2043, la livraison des voies d'accès françaises du tunnel transfrontalier inquiète toujours Rome. "La Lyon-Turin est trop chère, la France gèle l'Italie", écrit par exemple le journal La Repubblica. Le quotidien craint que reporter les travaux ne rende l'infrastructure inefficace et ne relance la contestation.
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Le gouvernement italien partage ces inquiétudes. Le ministre des Transports, Matteo Salvini, condamne les hésitations françaises et exige de la France "transparence, sérieux et respect". Aujourd'hui, l'Italie affiche un front uni sur le dossier. Mais en 2019, le chantier avait mis en crise le gouvernement. Le Mouvement cinq étoiles avait désiré se retirer du projet, mais le Parlement avait rejeté la proposition.