L'imam marocain Hassan Iquioussen a été expulsé vendredi vers le Maroc par la Belgique, où il avait été arrêté le 30 septembre après son expulsion de France pour des "propos incitant à la haine et à la discrimination", a annoncé son avocate française à l'AFP. Ce prédicateur du nord de la France, dont le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé l'expulsion fin juillet, a été expulsé vers Casablanca après la délivrance jeudi d'un laisser-passer par les autorités marocaines, a précisé Me Lucie Simon.
Selon les informations d'Europe 1, cet arrêté d'expulsion induit une interdiction de retour. L'imam Iquioussen est inscrit au fichier des personnes recherchées ainsi qu'au système d'information Schengen ce qui permet de signaler et d'empêcher toute entrée dans l'espace européen.
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La secrétaire d'Etat belge à l'Asile et la Migration, Nicole de Moor, s'est félicitée de "la bonne coopération" avec la France sur ce dossier, en confirmant le renvoi de l'intéressé vers le Maroc. "Nous ne pouvons pas permettre à un extrémiste de se promener sur notre territoire. Toute personne qui n'a pas le droit d'être ici doit être renvoyée", a commenté Mme de Moor, citée dans un communiqué.
L'implication de Gérald Darmanin
"Gérald Darmanin s'était beaucoup impliqué auprès de ses homologues sur ce sujet. C'est une grande victoire contre le séparatisme", a de son côté commenté l'entourage du ministre français de l'Intérieur. Fin juillet, Gérald Darmanin avait annoncé l'expulsion de Hassan Iquioussen, lui reprochant "un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d'une vision de l'islam contraire aux valeurs de la République".
Mais l'imam était introuvable au moment où l'arrêté d'expulsion avait été définitivement validé par le Conseil d'Etat le 31 août. Il avait fui en Belgique francophone où il a été arrêté dans la région de Mons le 30 septembre. Hassan Iquioussen avait ensuite été placé en centre fermé près de Liège (est) à la mi-novembre pour séjour illégal, visé par un ordre de quitter le territoire belge après l'échec de la procédure du mandat d'arrêt européen lancée par la France.
La "volte-face" du Maroc
Son avocate française Lucie Simon s'est étonnée vendredi soir de la "volte-face" du Maroc, qui avait refusé l'été dernier à la France le laissez-passer consulaire permettant l'éloignement de l'imam dans son pays d'origine. "Je suis surprise de la volte-face des autorités marocaines et j'estime que la vie de Hassan Iquioussen est en France", a réagi Me Lucie Simon, soulignant que les avocats n'ont pas été informés de la délivrance du document consulaire.
"Nous attendons le jugement sur le fond du Tribunal administratif de Paris, si l'arrêté d'expulsion (français) était annulé, la France devra assurer son retour", a-t-elle ajouté.