Le gouvernement va annoncer mardi l’abaissement de la vitesse maximale autorisée sur les routes nationales à 80 km/h au lieu de 90. Une mesure adoptée en Suisse il y a plus de trente ans, où la vitesse a été ramenée de 100 à 80 km/h sur les routes secondaires.
"Des accidents et des morts". À moins de dix kilomètres de Genève et malgré sa portion à deux fois deux voix, la route cantonale de Chancy, l'équivalent de nos nationale, est limité à 80 km/h depuis 1984. "Avant, la route n'était pas limitée, on appelait ça 'le kilomètre lancé'. Les garagistes, avec leurs autos, venaient y faire des essais. Il y a eu des accidents et des morts", se souvient au micro d'Europe 1 Henri, un riverain. "Il y a beaucoup moins d'accidents" désormais, pointe-t-il.
"Une levée de boucliers", mais... Et en effet, de 1983 à 1985, le nombre de tués sur les routes suisses est ainsi passé de 1059 à 833 personnes. Et pourtant, cet abaissement de la vitesse, motivé à l'origine par la lutte contre la pollution, n'a pas tout de suite été bien accepté. "Au départ, il y a eu une vraie levée de boucliers parce que l'argument était fallacieux, mais petit à petit, l'argument de la sécurité routière, qui est venu remplacer celui de l'environnement, a été entendu puisque les deux-tiers des gens qui ont voté à l'époque ont accepté que l'on passe de 100 à 80 km/h", rappelle Yves Gerber, porte-parole du Touring Club Suisse, la principale association d'automobilistes en Suisse.
"Ça a été complètement intégré, on ne se pose plus la question aujourd'hui", ajoute-t-il. "Quand vous passez de 80 à 50 km/h au moment de rentrer dans un petit village, ça se fait de manière beaucoup plus naturelle que de freiner d'un coup quand vous êtes à 90 km/h." Une mesure parmi d'autres, et qui a permis de diminuer par dix la mortalité routière en Suisse depuis le début des années 1980.