L'Allemagne entame mardi des consultations pour sortir de l'ornière politique après le camouflet retentissant subi par Angela Merkel pour former un gouvernement. Une incertitude outre-Rhin qui inquiète le reste de l’Europe. A Bruxelles, les nouvelles venues de Berlin font l’effet d’une douche glacée.
Personne n'avait anticipé un affaiblissement de Merkel. L’Union européenne semblait sur la voie des réformes, les Européens et Emmanuel Macron le premier ont peur que le calendrier soit remis en cause. Car que ce soit sur l’avenir de la zone euro ou sur la politique migratoire, la Commission européenne attend depuis des mois qu’il y ait un interlocuteur fort à la chancellerie pour avancer. Et personne n'avait anticipé un affaiblissement d’Angela Merkel.
Les planètes française et allemande ont décidément du mal à s’aligner, soupire au micro d'Europe 1, l’eurodéputé Alain Lamassoure. "Pendant cinq ans, malheureusement, le moteur allemand tournait à plein régime et le moteur français était quasiment éteint. Là, il y a une incertitude sur le moteur allemand au moment où le moteur français s'est rallumé avec le président Macron", constate-t-il. "L'intérêt de toute l'Europe, c'est que l'Allemagne sorte le mieux possible de cette crise politique".
Une fenêtre de tir à ne pas rater. Mais le temps est compté. Pour redonner des couleurs à l’Union, les Européens ont une fenêtre de tir qu’il ne faut pas rater. Les grandes initiatives doivent absolument être dégainées d’ici au printemps 2018. Par la suite, le Parlement européen entrera en année électorale. Tout le système tournera au ralenti. Pour Bruxelles chaque jour qui passe est donc précieux.
Macron observe. Et pour l'Elysée aussi. Sans Angela Merkel, le projet européen d'Emmanuel Macron vacille. On doit avancer, répète le chef de l'Etat. Mais le président sait que rien ne se fera sans l'appui du moteur allemand. Pour l'heure, le chef de l'Etat est donc contraint d'observer.