La Cour constitutionnelle allemande se penche à partir de mardi sur une demande d'interdiction du parti néo-nazi NPD, une procédure à l'issue hypothétique et que certains jugent inefficace pour lutter contre l'extrême droite. Seuls deux partis ont été interdits en Allemagne depuis 1945 : un héritier du parti nazi, le SRP, en 1952, puis le Parti communiste allemand (KPD), quatre ans plus tard.
Une décision dans plusieurs mois. La plus haute juridiction du pays, qui siège à Karlsruhe dans le sud-ouest de l'Allemagne, a prévu au minimum trois journées d'audience mardi, mercredi et jeudi pour examiner cette requête qui a été déposée en décembre 2013 par le Bundesrat, la chambre haute du Parlement, où siègent les représentants des Etats régionaux. Elle ne devrait pas rendre sa décision avant plusieurs mois.
Un parti "anticonstitutionnel". Dans un long mémoire, le Bundesrat justifie sa demande en ces termes : "puisque le NPD, par ses objectifs et le comportement de ses membres, veut déstabiliser et mettre à bas l'ordre libéral-démocratique, et envisage de le faire de manière agressive et combative à travers ses activités politiques, il est (...) anticonstitutionnel".
Organisation criminelle. L'idée de bannir le NPD (Parti national-démocratique d'Allemagne), créé en 1964 notamment par d'anciens fonctionnaires du parti nazi, a resurgi après la découverte en 2011 de l'organisation criminelle "Clandestinité national-socialiste" (NSU). Ses membres, proches du NPD, sont accusés d'avoir assassiné dix personnes, la plupart d'origine turque, entre 2000 et 2006.