L'Iran estime s'être vengé et met en garde Israël

Ayatollah Ali Khamenei
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avec AFP , modifié à
L'Iran a appelé dimanche Israël à ne pas réagir militairement à son attaque inédite lancée dans la nuit, qu'il a présentée comme une riposte justifiée à la frappe ayant détruit son consulat à Damas.

L'Iran a lancé plus de 200 drones et missiles contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, la première attaque directe jamais menée par la République islamique contre le territoire israélien. Téhéran a appelé dimanche Israël à ne pas réagir militairement à son attaque inédite. 

"L'affaire peut être considérée comme close"

"L'affaire peut être considérée comme close", a annoncé la mission iranienne à l'ONU dans un message posté trois heures après le début de son opération. Mais, a-t-elle aussitôt prévenu, "si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l'Iran serait considérablement plus sévère".

Aucun dirigeant de la République islamique ne s'est exprimé durant la nuit pour justifier cette première attaque ayant visé directement Israël depuis la révolution de 1979 en Iran. Elle a été menée par les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du pouvoir, qui ont lancé des dizaines de drones et de missiles en direction de sites militaires sur le territoire israélien. Cette "action militaire de l'Iran est une réponse à l'agression du régime sioniste contre nos locaux diplomatiques à Damas", a expliqué la mission iranienne à l'ONU. Elle a été "menée sur la base de l'article 51 de la Charte des Nations unies relatif à la légitime défense", selon elle.

La volonté de "punir" Israël

Ces deux dernières semaines, les autorités iraniennes avaient affirmé leur volonté de "punir" Israël après la mort de sept Gardiens de la Révolution, dont deux généraux de la Force Qods, dans la destruction du consulat iranien en Syrie par une frappe attribuée à Israël le 1er avril. Israël "sera giflé", avait ainsi prévenu le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

Israël est depuis la révolution de 1979 l'ennemi juré de la République islamique, qui appelle à sa destruction au profit d'un Etat palestinien. Mais, jusqu'à présent, Téhéran s'était gardé de l'attaquer frontalement, préférant soutenir les actions menées par les autres membres de l'"axe de la résistance", dont le Hezbollah libanais et les rebelles Houthis yéménites depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien le 7 octobre.

Quelques heures avant les frappes, l'Iran a saisi samedi un porte-conteneurs accusé d'être "lié" à Israël avec 25 membres d'équipage à bord dans les eaux du Golfe. "Un acte de piraterie" pour Washington.

Téhéran met en garde les États-Unis

Dans la nuit, Téhéran a aussi mis en garde les États-Unis, les exhortant à "rester à l'écart" de son conflit avec Israël. "Toute menace émanant du gouvernement terroriste américain et du régime sioniste (...) entraînera une réponse réciproque et proportionnée de la part de la République islamique d'Iran", ont averti les Gardiens de la révolution tôt dimanche. "Si nécessaire", Téhéran "n'hésitera pas à prendre des mesures défensives pour protéger ses intérêts contre toute action militaire agressive", a renchéri le ministère des Affaires étrangères.

"La prochaine gifle sera plus violente", a prévenu la nouvelle fresque murale dévoilée dans la nuit sur la place Palestine à Téhéran, où quelques milliers de personnes se sont rassemblées dans la nuit en criant "Mort à Israël" et "Mort à l'Amérique".

Les autorités israéliennes n'avaient pas dévoilé dimanche matin leurs intentions. Mais elles n'avaient pas exclu, avant l'attaque, de frapper sur le territoire iranien, en visant probablement des sites militaires ou nucléaires selon des experts.

Par précaution, l'aéroport de Téhéran-Mehrabad consacré aux vols domestiques restera fermé dimanche jusqu'à 12H (07H30 GMT), selon l'agence Mehr, tandis que certaines compagnies internationales ont décidé de suspendre leurs vols ou de ne plus survoler l'espace aérien iranien. Plusieurs pays, dont la Russie et la France, ont demandé à leurs ressortissants à "s'abstenir" de se rendre en Iran et en Israël.