Le couronnement du roi Charles III et de la reine Camilla aura lieu samedi matin. Dans les rues de la capitale britannique, certains campent depuis plusieurs jours sur les trottoirs près du palais de Buckingham pour se garder une place aux premières loges de cet événement. Mais les Britanniques ne chanteront pas tous God Save the King car derrière le faste de la cérémonie, l'inflation à 10% et les prix de l'énergie, qui ont augmenté de 54%, ont mis nombre de Britanniques à genoux.
"Le coût de la vie m'oblige à venir à la Banque alimentaire"
Ces festivités royales ne seront qu'une parenthèse dans un quotidien bien morose pour les Britanniques, notamment dans les quartiers populaires de la capitale. Dans le quartier de Brixton, Dany, 34 ans, employé au nettoyage urbain, profite d'une distribution alimentaire plusieurs fois par semaine, à l'heure du déjeuner, parce qu'il ne peut pas faire autrement.
"Cela fait 15 ans que je travaille à plein temps, mais le coût de la vie m'oblige à venir à la Banque alimentaire. Ça me permet de payer mon loyer et mon pass transport pour aller au travail parce que mon salaire ne me permet pas de vivre", témoigne-t-il au micro d'Europe 1.
Une pauvreté croissante
Cette pauvreté croissante dans un pays au bord de la récession, Diana et Steven, commerçants du marché, l'observent tous les jours. "Les prix de l'énergie sont si élevés, l'alimentation est si chère. On voit des gens dormir dans la rue, obligés d'aller aux distributions de repas. Ça met les gens en colère", lance Diana. "Combien ? Je ne peux pas payer. Ça, vous l'entendez toute la journée, Londres devient une ville du tiers-monde", poursuit Steven.
"Dès lundi matin, les gens vont devoir à nouveau se battre pour survivre"
Pendant le couronnement, la crise continue et Philippe ne jettera même pas un œil à la télé demain. "Ça ne m'intéresse pas du tout. Le couronnement samedi ou les festivités du week-end, je n'en ai rien à faire parce que dès lundi matin, les gens vont devoir à nouveau se battre pour survivre." Ce roi, prochainement couronné, n'y changera rien, selon Philippe.