La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a appelé jeudi à une désescalade "immédiate" à la frontière entre le Liban et Israël, au lendemain d'une journée meurtrière au cours de laquelle douze civils dont dix secouristes ont été tués. "La Finul est très préoccupée par la flambée de violence (...) Il est impératif que cette escalade cesse immédiatement", ont affirmé les Casques bleus dans un communiqué.
Depuis presque six mois, les violences opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah et ses alliés qui affirment vouloir soutenir le Hamas dans sa guerre avec Israël dans la bande de Gaza. Mercredi, 11 civils, dont dix secouristes, ont été tués du côté libanais de la frontière par des frappes attribuées à Israël, et un civil a péri du côté israélien dans des bombardements revendiqués par le Hezbollah pro-iranien.
Une recrudescence des violences fait craindre une escalade dans le conflit
À Washington, la Maison-Blanche a également estimé qu'un retour au calme à la frontière israélo-libanaise devait être "la plus haute priorité". Pour sa part, le coordinateur de l'ONU, Imran Riza, a déploré jeudi les attaques "inacceptables" contre les secouristes au Liban. "Les événements tragiques des dernières 36 heures ont entraîné de nombreuses pertes en vies humaines et blessés dans le sud du Liban. Jusqu'à onze civils ont été tués en une seule journée, dont dix secouristes", a-t-il dit. Sept secouristes avaient été tués à Habariyé dans le sud du pays dans une frappe sur un centre d'urgence d'une association relevant de la Jamaa Islamiya, groupe islamiste libanais proche du Hamas.
Le Hezbollah avait de son côté annoncé la mort de quatre de ses combattants et de deux secouristes qui lui sont affiliés, alors que son allié du mouvement Amal faisait état de la mort de deux de ses membres, dont un secouriste, dans des frappes. Plusieurs groupes au Liban gèrent des centres de santé et des opérations d'intervention d'urgence. "Les attaques contre les infrastructures médicales violent le droit humanitaire international et sont inacceptables", a ajouté Imran Riza dans un communiqué.
Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir bombardé plusieurs localités dans le nord d'Israël, en riposte au "massacre" de la veille. La formation pro-iranienne avait déjà riposté mercredi à l'attaque de Habariyé en tirant des roquettes sur Kyriat Shmona, dans le nord d'Israël, où les services de secours israéliens ont fait état d'un mort. Cette recrudescence des violences fait craindre une escalade dans le conflit.
La Finul, dont les quelque 10.000 hommes sont déployés dans le sud du Liban, a appelé "toutes les parties à déposer les armes et entamer le processus menant à une solution politique et diplomatique durable". Au moins 346 personnes ont été tuées au Liban --des combattants du Hezbollah pour la plupart, mais aussi au moins 68 civils-- dans les affrontements avec Israël en près de six mois, selon un décompte de l'AFP. Ces violences à la frontière ont également déplacé des milliers de personnes dans le sud du Liban, mais aussi dans le nord d'Israël, où selon l'armée, dix soldats et huit civils ont été tués.