L'ONU a publié mercredi une liste de 112 sociétés ayant des activités dans les colonies israéliennes, considérées comme illégales par le droit international, incluant Airbnb, Alstom, Expedia et TripAdvisor. "J'ai conscience que ce sujet a été, et continuera d'être, matière à controverse", a déclaré la Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU Michelle Bachelet, tout en soulignant que ce rapport se "basait sur des faits".
Israël a immédiatement qualifié de "honteuse" cette liste. "Il s'agit d'une reddition honteuse aux pressions de pays et d'organisations qui veulent causer du tort à Israël", a réagi le ministère des Affaires étrangères, se félicitant toutefois que "la majorité des pays a refusé de joindre cette campagne de pression politique". Les Palestiniens se sont au contraire félicités d'une "victoire".
Le rapport "se base sur des faits"
La Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU Michelle Bachelet a souligné que ce rapport se "basait sur des faits". Ce document "traduit l'attention sérieuse qui a été apportée" à ce travail "sans précédent et particulièrement complexe", a-t-elle ajouté dans un communiqué. Ce rapport répond à une résolution de 2016 du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU demandant une "base de données de toutes les entreprises engagées dans des activités particulières liées aux colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés".
Cette liste "ne constitue pas, et n'entend pas constituer, un processus judiciaire ou quasi-judiciaire", précise le communiqué, en référence implicite aux craintes israéliennes de la voir servir de base à des boycotts.
Des entreprises internationales de premier plan
Parmi les noms cités se trouvent des entreprises internationales de premier plan comme Airbnb, Alstom, Booking.com ou Motorola Solutions. Parmi elles, 94 ont leur siège en Israël, et 18 autres se répartissent entre six pays différents. Le rapport, supposé être publié il y a trois ans, a régulièrement vu sa parution repoussée.
Les services de Michelle Bachelet ont indiqué avoir passé en revue plus de 300 sociétés. La liste publiée mercredi en identifie finalement 112, pour lesquelles "il y a des bases raisonnables pour conclure qu'elles ont été impliquées dans une ou plusieurs activités particulières référencées" dans la résolution de 2016.