A peine formulée, la démarche est déjà critiquée. La Commission européenne a demandé mercredi aux Etats membres de l'UE de prendre en charge 40.000 demandeurs d'asile, originaires de Syrie et d'Erythrée, arrivés en Italie et en Grèce. La France, qui est appelée à prendre en charge un peu plus de 9.000 personnes, a déjà émis des réserves.
Plusieurs critères de répartition. Cette répartition, qui concerne également 20.000 réfugiés syriens venus de pays extérieurs à l'UE, doit courir sur deux ans. Pour chaque demandeur d'asile pris en charge, une enveloppe de 6.000 euros sera allouée. Quant à la répartition, elle est calculée en fonction de la population et du PIB des Etats, de leur taux de chômage et du nombre de demandeurs d'asile déjà accueillis. Le principe : que les partenaires de l'Italie et de la Grèce prennent "leur part", selon Dimitris Avramopoulos, le commissaire aux Affaires intérieures.
Plus de 11.800 en Allemagne. Dans le détail, la France est appelée à prendre en charge 6.752 demandeurs d'asile syriens et érythréens et à accueillir 2.375 réfugiés syriens au cours des deux prochaines années. Parmi les autres pays, l'Allemagne devra prendre en charge 11.849 demandeurs d'asile et réfugiés et l'île de Malte, également destination de migrants, 413. En revanche, le Royaume-Uni, l'Irlande et le Danemark bénéficient d'une exemption qui leur permet de refuser de s'associer à cet effort de solidarité envers l'Italie et la Grèce.
Des mesures qui doivent être "complétées". La France a réagi dès mercredi à ces annonces. Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, a estimé que les mesures de la Commission européenne devaient être "complétées". "L'équilibre entre responsabilité et solidarité" devra être "pleinement respecté pour parvenir à un mécanisme de répartition solidaire au niveau européen", note le ministre dans un communiqué. Bernard Cazeneuve affirme aussi que la "clé de répartition" des demandeurs d'asile entre les pays "devra mieux mieux prendre en compte les efforts déjà effectués par les Etats-membres dans le cadre de la protection internationale, ainsi que d'autres formes d'assistance, telles que les admissions humanitaires".