Les chefs d’Etats européens se réunissent vendredi matin pour un dernier sommet virtuel, le premier consacré à la relance après la crise déclenchée par le nouveau coronavirus. Bruxelles a proposé un plan de 750 milliards d’euros avec un endettement commun, mais dans les pays du nord, les "frugaux", les réticences restent fortes à l’idée de payer pour le sud. C’est le cas notamment aux Pays-Bas.
Avant chaque réunion européenne, le Premier ministre des Pays-Bas passe la journée à débattre devant son parlement. Et les députés ne l’épargnent pas, y compris dans son propre parti. "C’est très difficile pour moi d’expliquer qu’il faut aider un pays comme l’Italie : le travail au noir y représente un quart de l’économie. Pourquoi nos contribuables devraient payer pour un pays qui ne fait pas rentrer ses propres impôts ?", argumente ainsi auprès d'Europe 1 Anne Mulder, un élu libéral.
"En Italie, les Pays-bas sont vus comme un pays radin"
Pourtant, la prospérité des Pays-Bas repose sur leurs exportations. S’ils veulent des clients pour leurs services ou leurs fleurs, ils ont besoin du sud. Kais dirige un bureau d’études sur le vélo, il s’inquiète pour sa succursale à Turin. "Evidemment, ce qui se passe, ça n’est pas bon pour les affaires. En Italie, les Pays-bas sont vus comme un pays radin, qui n’aurait aucune empathie, mais ça n’est pas vrai", s'agace-t-il.
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Paolo aimerait réconcilier Italiens et Néerlandais. Cet économiste de 23 ans a les deux nationalités "Les Néerlandais sont vraiment doués sur le plan économique, donc les Italiens devraient s’inspirer de leur exemple. Mais en même temps, ils sont un peu trop brutaux, il faut qu’ils apprennent à mieux communiquer", explique-t-il. Ces derniers jours, plus de six Néerlandais sur dix disaient toujours franchement non au plan de solidarité européenne.