L'Union européenne a décidé d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie, a annoncé jeudi à Bruxelles Charles Michel, le président du Conseil européen, au premier jour d'un sommet des dirigeants des 27. "Un signal clair d'espoir pour les citoyens de ces pays et pour notre continent", a-t-il ajouté sur X (ex-Twitter). "C'est une victoire pour l'Ukraine. Pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, c'est "une victoire pour toute l'Europe, une victoire qui motive, inspire et rend plus fort", a-t-il réagi sur X (ex-Twitter), félicitant "chaque Ukrainien". "L'Histoire est écrite par ceux qui ne se lassent pas de se battre pour la liberté", a-t-il ajouté.
"Un jour historique"
Kiev attendait un feu vert des dirigeants européens, qui semblait hors d'atteinte à cause du refus obstiné de la Hongrie de Viktor Orban. Mais le président du Conseil européen Charles a finalement annoncé jeudi soir la décision positive de l'Union européenne. La Commission européenne avait préconisé en novembre l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine, comme avec la Moldavie, deux pays qui ont obtenu le statut de candidat à l'UE en juin 2022, quelques mois après le déclenchement de la guerre par Moscou.
La classe politique ukrainienne s'est félicitée de l'accord de l'UE, le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba, évoquant "un jour historique". "Une émotion domine : tout cela n'a pas été vain", a-t-il ajouté, se réjouissant de ce nouveau départ. Le Premier ministre Denis Chmygal y a vu une "reconnaissance des réformes" engagées ces dernières années, prévenant toutefois que le chemin jusqu'à l'adhésion serait "difficile".
De son côté, le président français Emmanuel Macron a salué une "réponse logique, juste et nécessaire".
Abstention de la Hongrie de Viktor Orban
Le Premier ministre hongrois s'est abstenu jeudi lors du vote des dirigeants de l'Union européenne en faveur de l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Ukraine, fustigeant "une mauvaise décision". "La Hongrie ne veut pas partager la responsabilité" de ce choix "insensé" des 26 autres pays et "s'est donc abstenue", a déclaré Viktor Orban dans une vidéo publiée sur Facebook. "L'Ukraine n'est pas prête", a répété le responsable nationaliste.
"L'élargissement est un processus juridiquement détaillé et basé sur le mérite. Nous avons fixé sept conditions et d'après l'évaluation même de la Commission, trois d'entre elles sur sept ne sont pas remplies", avait-il dit à son arrivée au sommet à Bruxelles. "Donc, nous ne sommes pas en position de commencer à négocier". Inflexible sur la question, il avait menacé de poser son veto, alors que l'unanimité des Vingt-Sept est requise sur les questions d'élargissement. Mais il a finalement reculé.
Viktor Orban a aussi exprimé son refus d'une nouvelle aide financière à l'Ukraine de 50 milliards d'euros, sous forme de subventions et de prêts, pour 2024-2027. "Si vous voulez de l'argent sur le long terme, une grosse somme d'argent, cela doit se faire hors du budget" commun, a-t-il dit.