Le président français Emmanuel Macron a plaidé mardi lors d'une conférence régionale de soutien à l'Irak pour que ce pays, sous influence de l'Iran, s'engage dans une autre voie que celle d'un "modèle dicté de l'extérieur". "Je veux vous dire l'attachement de la France à travers son histoire, son action diplomatique (..) pour la stabilité de la région (...) pour qu'il y ait une voie qui ne soit pas celle d'une forme d'hégémonie, d'impérialisme, de modèle qui serait dicté de l'extérieur", a-t-il dit lors du sommet "Bagdad II" sur les rives de la mer Morte en Jordanie.
Ce sommet, qui rassemble autour de l'Irak et la France les principaux acteurs du Moyen-Orient, dont l'Iran et l'Arabie saoudite à couteaux tirés, vise à désamorcer les crises qui secouent la région. "L'Irak aujourd'hui est le théâtre d'influences, d'incursions, de déstabilisations qui sont liées à toute la région", a ajouté le président français sans jamais citer l'Iran qui était représenté à la conférence par son chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian.
"Destabilisation régionale"
Avec des partis pro-iraniens dominant le Parlement en Irak et un gouvernement issu de cette majorité, l'Iran consolide son emprise sur son voisin, au grand dam des Etats-Unis.
La région est "encore perclue de blocages, de divisions, d'ingérences, de sujets sécuritaires et sans doute l'Irak, compte-tenu des dernières décennies, est l'une des principales victimes de cette déstabilisation régionale", a poursuivi Emmanuel Macron. "La région a tout pour réussir un agenda régional et mondial mais il faut qu'on arrive collectivement à aller au-delà des divisions du moment", a-t-il insisté.