La France souhaite organiser en 2018 une réunion entre pays européens et du Maghreb pour décider d'une "ambition commune méditerranéenne", a annoncé jeudi Emmanuel Macron, relançant l'idée d'une coopération qui n'est jamais parvenue à surmonter les blocages, liés notamment au conflit israélo-palestinien.
Une vision "trop large" de la Méditerranée jusqu'ici. "Nous l'avons parfois fait en ayant une vision peut-être trop large de la Méditerranée et en allant en quelque sorte s'abîmer sur des conflits qui nous dépassaient ou nous arrêtaient", a estimé le chef de l'État français lors d'un discours à l'Assemblée à Tunis. "Si vous en êtes d'accord, j'aimerais que la France puisse accueillir cette année une première réunion des dirigeants, des sociétés civiles, des jeunes, des universitaires, de quelques pays européens de la Méditerranée et des pays du Maghreb et que nous puissions nous voir, nous parler, décider ensemble s'il y a une stratégie commune en Méditerranée".
"Nous avons laissé prospérer l'obscurantisme et les passeurs de haine". Pour Emmanuel Macron, l'enjeu d'une coopération méditerranéenne est cruciale à l'heure où des milliers de migrants continuent de franchir la mer dans l'espoir d'une vie meilleure ou fuyant les conflits. "Nous avons un défi, nous regardons la même mer, et cette mer est devenue un cimetière, par nos égoïsmes, parce que nous nous sommes repliés, parce que nous avons laissé prospérer l'obscurantisme et les passeurs de haine", a-t-il déclaré "Là aussi, nous devons avoir une politique commune, celle de cette circulation voulue, de ces projets partagés, de ces langues partagées, de ces mythes communs".