L'attaque samedi d'un village peul du centre du Mali par des membres présumés de groupes de chasseurs traditionnels dogons a dépassé les 100 morts, selon un nouveau bilan donné par les autorités locales, confirmé par une source de sécurité et une association. Un précédent bilan de cette attaque dans le village d'Ogossagou-Peul, dans la zone de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Faso, faisait état d'au moins une cinquantaine de morts.
Une mission composée d'un détachement de l'armée malienne et des autorités locales est arrivée sur les lieux dans l'après-midi, selon une source de sécurité qui a fourni un bilan d'"au moins 105 morts civils". L'association de défense des droits des populations pastorales Kisal, qui avait auparavant signalé des "exactions perpétrées contre la communauté peule par des hommes armés habillés en chasseurs dans le cercle de Bankass", a annonce un bilan d'"au moins 115 Peuls tués à Ogossagou/Bankass". Selon des témoins, les cases du village ont été incendiées.
Des affrontements qui se multiplient depuis plusieurs mois. Depuis l'apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé leurs propres "groupes d'autodéfense". Ces violences ont coûté la vie à plus de 500 civils en 2018, selon l'ONU.
Les Peuls dénoncent des exactions de la part de groupes de chasseurs, tolérées voire encouragées selon eux au nom de la lutte contre les djihadistes, par les autorités ou l'armée, ce que dément le gouvernement. Cette attaque se produit six jours après un attentat djihadiste à Dioura, dans la même région mais beaucoup plus au nord, contre un camp de l'armée malienne, qui a perdu 26 hommes, selon un dernier bilan de source militaire.