Béret vert sur la tête et veste militaire, le colonel Abdoulaye Maïga lit son communiqué à la télévision nationale. Le porte parole des putschistes, devenu infréquentable, veut avoir le dernier mot. Il exige le départ immédiat des troupes françaises : "Le gouvernement invite les autorités françaises à retirer sans délai les forces battant un Etat couvrant du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes".
La junte veut montrer que ce n'est pas la France qui part
Le colonel malien répétera cette phrase à trois reprises, un avertissement à peine masqué derrière lequel se cache en fait une opération de propagande. La junte doit montrer que ce n'est pas la France qui part, mais que ce sont les Maliens eux-mêmes qui mettent l'ancien colonisateur dehors. Ultime provocation pour Paris et réponse immédiate d'Emmanuel Macron quinze minutes plus tard, depuis la tribune du sommet Europe Afrique à Bruxelles.
Emmanuel Macron intransigeant
"Cette décision, elle s'appliquera simplement en bon ordre pour que nous continuions d'assurer la sécurité de toutes nos forces armées déployées aujourd'hui au Mali. Sécurité avec laquelle je ne transige pas une seule seconde", a déclaré le chef de l'Etat.
Le calendrier sera bien celui fixé par le chef des armées françaises, quatre à six mois pour lever le camp, sans prendre le moindre risque de subir de nouvelles pertes.