John MACDOUGALL / AFP 1:18
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à Berlin, avec AFP, édité par Séverine Mermilliod
Berlin est sous haute surveillance samedi matin : 30.000 manifestants sont attendus dans la capitale allemande, d'extrême-droite, conspirationnistes ou encore anti-vaccins. Ils veulent dénoncer les mesures liées au Covid ressenties comme une entrave à leur liberté...
DÉCRYPTAGE

À Berlin, c’est un samedi sous haute tension : plus de 5000 demandes de manifestations anti-masque ont été déposées au nom du mouvement des "corona-rebelles", des groupes qui doutent de l’existence du virus, et dénoncent les mesures sanitaires prises par le gouvernement. Parmi eux, beaucoup de conspirationnistes et des militants d’extrême droite radicaux qui veulent "prendre Berlin d’assaut" - c’est le mot-clé sur les réseaux sociaux.

30.000 manifestants "prêts à s'en prendre à l'Etat de droit"

Les rassemblements prévus samedi ont d'abord été interdits, mais les organisateurs ont fait appel, et vendredi soir, sans attendre que l'imbroglio juridique soit tranché, ils étaient plusieurs milliers devant la porte de Brandenburg, sans masque, sans respecter les règles de distance. Une foule hétéroclite composée de représentants de sectes complotistes, de groupe anti-vaccins, mais également de beaucoup de militants néonazis enroulés dans le drapeau du Reich. Il y a des skinheads, surveillés par la police, plusieurs idéologues antisémites notoires, ou encore le chef des identitaires autrichiens, qui était proche du terroriste suprémaciste de Christchurch en Nouvelle-Zélande.

Samedi, ils pourraient être autour de 30.000 selon le chef de la police berlinoise Marco Langner, qui s'inquiète de leur détermination. "Nous avons des informations selon lesquelles ils se mobilisent sur les réseaux sociaux dans toute l'Europe. Il y a aussi des appels non dissimulés à prendre les armes", s'alarme-t-il. "Ils sont prêts à s'en prendre à l'Etat de droit. A nos yeux, un cap a été franchi."

Selon les informations d'Europe 1, des militants d'extrême droite français sont sur place pour prêter main forte à leurs amis patriotes allemands. Parmi les actions prévues aujourd'hui, il y a le siège du Bundestag, le Parlement.

Deuxième manifestation en un mois

L'événement intitulé "fête de la liberté et de la paix" constitue le second de ce genre en un mois. La municipalité de la capitale allemande avait d'abord interdit mercredi la manifestation pour "raison de santé publique", à savoir l'impossibilité à ses yeux de faire respecter les distances d'au moins 1,5 mètre entre manifestants. Mais le tribunal administratif, saisi en référé par les organisateurs, leur a finalement donné raison vendredi. 

Jugeant que "l'existence d'un danger immédiat pour la sécurité publique" n'était pas valable à priori, le tribunal a conditionné la tenue du rassemblement : ses organisateurs devront veiller à ce qu'une distance minimale soit bien respectée entre manifestants. Le port du masque ne sera en revanche pas obligatoire.