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Manifestations anti-Bouteflika : la diaspora algérienne afflue et les migrations diminuent

Matthieu Bock et Nour Chahine, édité par Ugo Pascolo - Mis à jour le . 2 min

La diaspora algérienne se mobilise aussi en France contre le régime d'Abdelaziz Bouteflika, et se rend même sur place pour manifester. Sur le sol algérien, les candidats à l'exil ne rêvent plus d'Europe mais d'un renouveau politique et restent sur place pour participer à la construction de cette nouvelle Algérie.

Elle tente de peser dans le débat. Depuis le début du mouvement de contestation contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, la diaspora algérienne organise elle-aussi des rassemblements. Ce dimanche, ils étaient encore des milliers sur la place de la République , à Paris. Des manifestations hebdomadaires se poursuivront jusqu'à ce que le régime algérien "entende le peuple", assurent les participants. Mais certains vont encore plus loin, en se rendant directement sur place pour manifester. 

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Samir fait partie de ceux qui ont franchi le pas en s'offrant un aller-retour express pour passer la journée de vendredi à manifester à Alger. "C'était magnifique, j'avais l'impression de découvrir un peuple que je n'avais jamais connu", lâche-t-il au sortir du dernier avion du week-end entre Alger et Paris. "Pendant tout le vol, je n'ai fait que regarder les photos et les vidéos que j'ai pu prendre", explique-t-il au micro d'Europe 1.

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"Pourquoi ne pas rentrer chez moi pour participer encore plus à la construction de cette nouvelle Algérie ?". "J'ai l'impression d'avoir laissé tout mon cerveau et mes sentiments en Algérie. C'est vrai qu'ici en France on fait de notre mieux en participant à la manifestation place de la République chaque dimanche, mais je pense que la réelle manifestation et les réelles revendications se passent à Alger", analyse ce jeune ingénieur qui a été obligé de venir en France pour faire ses études. Et à l'idée qu'un nouveau régime se mette en place, Samir hésite même à aller encore plus loin : "Pourquoi ne pas rentrer chez moi [en Algérie, ndlr] pour participer encore plus à la construction de cette nouvelle Algérie ?" 

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Rester pour construire. Si les Français d'origine algérienne ou les Algériens vivants en France se mobilisent pour la construction d'une nouvelle Algérie, de l'autre côté de la Méditerranée, notre correspondant sur place a remarqué un autre phénomène : la baisse flagrante du nombre de migrants vers l'Europe. A l'instar de Reda, un Algérien qui a tenté par trois fois de s'exiler en Europe, qui rêve désormais d'Algérie. "À l'époque, j'étais monté sur un bateau algérien, la police m’avait attrapé et j’avais passé quatre mois en prison. Aujourd'hui, avec internet et les réseaux sociaux, les jeunes sont au courant de tout et ça, ça me donne de l’espoir", raconte-t-il avant d'ironiser : "J’aime mon pays, et désormais je veux bien retourner en Europe mais en tant que touriste". 

Une envie de construire plutôt que de partir que constate également Nadia Dridi, membre de l'association qui prend en charge les exilé clandestins qui se sont faits arrêtés. "Il n'y en a plus, ils préfèrent sortir dans la rue manifester", affirme-t-elle. "Cette jeunesse a transmis un message : 'on ne part pas, on reste là'. Je suis très fière".

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