Une cellule djihadiste démantelée par les services de sécurité marocains projetait de commettre des attentats contre des ambassades et des sites touristiques au Maroc, a indiqué dimanche le patron du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ). Lors d'une vaste opération menée vendredi à l'aube dans cinq villes marocaines, sept membres de cette "dangereuse cellule" ont été arrêtés par les policiers du BCIJ, alors que "d'autres suspects sont toujours recherchés", a indiqué Abdelhak Khiam qui dirige ce service de sécurité en charge des affaires terroristes.
Le groupe en lien direct avec Daech en Syrie. Le "cerveau" du groupe, qui a été interpellé, se revendique comme "émir" et voulait créer une branche de l'organisation Etat islamique (EI) au royaume. Il avait notamment reçu "des financements et des armes par des membres de la branche libyenne de l'EI", selon Abdelhak Khiam. Cette cellule était "déterminée à passer à l'acte" et avait pour cible des "représentations diplomatiques, des sites touristiques et des personnalités publiques". Elle agissait en "coordination avec des membres de Daech sur la zone syro-irakienne et en Libye", a fait savoir le patron du BCIJ lors d'un point de presse. Les suspects interpellés, tous Marocains, sont âgés de 20 à 29 ans, et seul l'un d'entre eux a atteint l'université, a-t-il précisé. Les armes saisies "venaient de Libye et ont été acheminées via la frontière avec l'Algérie", a ajouté M. Khiam.
Renfort des contrôles du marché locatif. Plusieurs des suspects ont été appréhendés dans une "planque secrète", en fait un banal appartement loué dans la ville d'El Jadida. Le ministère de l'Intérieur a en conséquence annoncé dimanche son intention de renforcer ses contrôles sur le marché de la location meublée. Selon le texte, "certains groupes terroristes et bandes du crime organisé" ont loué des maisons ou appartements sans que les propriétaires n'en informent les autorités. Ces pratiques "facilitent la dissimulation des personnes suspectes et les aident à préparer leurs actes de sabotage", a mis en garde le ministère, exhortant les propriétaires "à révéler aux autorités sécuritaires l'identité des locataires", sous peine de poursuite judiciaire pour complicité.