L'ONG espagnole Proactiva Open Arms cherchait encore vendredi un port pour débarquer 87 migrants secourus mercredi soir dans les eaux internationales au large de la Libye.
"La peur et l'incertitude". "Nous commençons à voir leurs premiers sourires, même si la peur et l'incertitude se lisent encore sur les visages", a raconté l'ONG vendredi sur Twitter, se félicitant de pouvoir apporter "un peu d'humanité après les persécutions dans leur pays, les tortures en Libye et le périple en mer". Ces migrants, quasiment tous Soudanais, dont beaucoup du Darfour, ont passé 50 heures à bord d'un canot pneumatique, sans eau et pour beaucoup avec des brûlures provoquées par le mélange du carburant et de l'eau de mer.
Buenos días desde #OpenArms Arrancamos las primeras sonrisas aunque el miedo y la incertidumbre se lee en sus caras. Un poco de humanidad después persecución y abusos en sus países, torturas en #Libia Y el mar. pic.twitter.com/UPw03pajH9
— Proactiva Open Arms (@openarms_fund) 3 août 2018
"N'importe où, mais pas en Italie". Malgré tout, plusieurs d'entre eux se sont jetés à l'eau à l'arrivée des secouristes espagnols, de peur d'être ramenés en Libye, où nombre de migrants subissent abus, détentions arbitraires, extorsions et violences. Depuis le sauvetage, le navire de l'ONG, l'Open Arms, est resté patrouiller au large de la Libye. Mais il attend aussi des indications sur le port où débarquer les 87 migrants. "N'importe où mais pas en Italie", a déjà prévenu sur Twitter le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini. Lors de ses deux dernières opérations, l'Open Arms avait dû emmener les migrants secourus en Espagne.
La fermeté de Matteo Salvini n'empêche cependant pas les arrivées sur les côtes italiennes, via l'Algérie, la Tunisie et la Turquie. Ces dernières heures, un total de 135 Tunisiens à bord de 13 embarcations ont débarqué sur l'île de Lampedusa, a annoncé le ministre lui-même en rappelant que conformément à un accord avec Tunis, ils seraient tous renvoyés "dans les prochains jours".