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Jean-Baptiste Morin, édité par Marina Sgard // Crédit photo : Michel Stoupak / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Au-delà de cet accord du Mercosur, c'est la politique européenne qui crispe en France. Ainsi, alors que les agriculteurs et les entreprises sont contraints de respecter des normes toujours plus strictes, les concurrents étrangers présents à l’intérieur du marché européen y échappent largement. La goutte de trop pour la France et ses agriculteurs. 

La pilule ne passe pas. Les agriculteurs menacés par cet accord avec le Mercosur n’acceptent pas les normes auxquelles ils sont soumis alors que leurs concurrents étrangers présents sur le marché européen, ne le sont pas.

Des normes complexes

À travers les mauvaises récoltes ou les maladies animales, les agriculteurs sont victimes d'un excès de normes européennes. Les néonicotinoïdes et insecticides sont par exemple soupçonnés de décimer les abeilles. L'Europe a donc décidé d'en interdire certains. La France est allée plus loin en les interdisant tous, alors que ni ses voisins européens ni ses concurrents internationaux n'ont suivi le pas.

Un espoir d’assouplissement

Autre norme plus récente, celle de la loi anti-déforestation votée par Bruxelles impliquant l’obligation de traçabilité du caoutchouc pour les fabricants de pneus. Elle représente un surcoût de 200 millions d’euros par an pour l’entreprise Michelin, tandis que ses concurrents asiatiques ne sont pas concernés par cette réglementation. Pour l'économiste Pierre Jaillet, il s'agit d'un problème de fond. "C'est le manque d'évaluation horizontale sur les différentes réglementations dans les différents pays. Il n'y a aucune comparaison internationale", exprime-t-il. Les industries européennes tentent de se préparer, mais l'Europe reste isolée et l'espoir porte maintenant sur un report ou un assouplissement de certaines normes pour rester compétitif.