La pilule ne passe pas. Les agriculteurs menacés par cet accord avec le Mercosur n’acceptent pas les normes auxquelles ils sont soumis alors que leurs concurrents étrangers présents sur le marché européen, ne le sont pas.
>> À LIRE ÉGALEMENT -Mercosur : qui sont les gagnants et les perdants de cet accord, dont les agriculteurs français ne veulent pas
Des normes complexes
À travers les mauvaises récoltes ou les maladies animales, les agriculteurs sont victimes d'un excès de normes européennes. Les néonicotinoïdes et insecticides sont par exemple soupçonnés de décimer les abeilles. L'Europe a donc décidé d'en interdire certains. La France est allée plus loin en les interdisant tous, alors que ni ses voisins européens ni ses concurrents internationaux n'ont suivi le pas.
Un espoir d’assouplissement
Autre norme plus récente, celle de la loi anti-déforestation votée par Bruxelles impliquant l’obligation de traçabilité du caoutchouc pour les fabricants de pneus. Elle représente un surcoût de 200 millions d’euros par an pour l’entreprise Michelin, tandis que ses concurrents asiatiques ne sont pas concernés par cette réglementation. Pour l'économiste Pierre Jaillet, il s'agit d'un problème de fond. "C'est le manque d'évaluation horizontale sur les différentes réglementations dans les différents pays. Il n'y a aucune comparaison internationale", exprime-t-il. Les industries européennes tentent de se préparer, mais l'Europe reste isolée et l'espoir porte maintenant sur un report ou un assouplissement de certaines normes pour rester compétitif.