Devant une foule de 150.000 personnes, le pape François a donné mercredi matin une grande messe en Birmanie. C'est la première fois que le pays accueille un pape.
Une religion minoritaire. Encadré par une nuée de drapeaux birmans et du Vatican, le souverain pontife a salué depuis sa papamobile la foule de fidèles venus de tout le pays. Très émus par la première visite d'un pape dans leur pays majoritairement bouddhiste, de nombreux catholiques ont passé la nuit dans un immense terrain de football du centre de Rangoun, la capitale économique. La Birmanie, à plus de 90% bouddhiste, compte environ 700.000 catholiques, soit un peu plus de 1% de la population totale. Beaucoup portaient dans la foule un drapeau birman sur une joue et la photo du pape sur l'autre.
Le mot "rohingyas" soigneusement évité. Le voyage du souverain pontife, arrivé lundi dans le pays, a été jusqu'à présent plus diplomatique que religieux. La Birmanie est sous pression internationale depuis trois mois car accusée d'"épuration ethnique" des musulmans rohingyas dans l'ouest du pays. Dans son premier discours, mardi, le pape François a appelé en Birmanie au "respect de tout groupe ethnique" mais a évité de prononcer le mot tabou de "Rohingya" et n'a fait aucune référence directe à l'exode de cette minorité musulmane victime de persécutions.