"Ensemble, nous sommes en train de prendre conscience de ce drame qui a été vécu et de cette manière inadaptée qu'a eu l'Eglise de réagir pendant des décennies". Samedi, au micro de Bernard Poirette sur Europe 1, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, présent aux côtés de centaines de responsables réunis lors d'un sommet inédit au Vatican sur les agressions sexuelles, s'est félicité que l'Eglise se saisisse de ce sujet, et ce sur tous les continents.
"Le Saint Père nous écoute et il nous réunit. Nous sentons que ce qui est en train de se passer est une prise de conscience collective", estime-t-il. Aujourd'hui, "nous entendons le drame (de la pédophilie et des abus sexuels Ndlr.) et nous l'entendons grâce aux personnes victimes qui ont eu le courage de parler".
"Nous invitons la personne victime à porter plainte". Cette prise de conscience n'est toutefois pas totalement inédite, précise l'archevêque : "L'Eglise a commencé à changer depuis les années 2005-2006 en occident et cela s'est accéléré en 2013-2014. Dès qu'il y a une plainte, nous invitons la personne victime à porter plainte et si elle ne le fait pas elle-même, nous faisons un signalement au procureur de la République", détaille-t-il.
Réveiller les consciences. L'Eglise, dont la crédibilité a été sévèrement entachée en 2018, par de nouveaux scandales de grande ampleur, au Chili, aux Etats-Unis ou encore en Allemagne, sait qu'elle doit désormais agir au risque de sombrer. Le sommet au Vatican vise à réveiller les consciences dans les rangs de l'Eglise avec une méthode collégiale éducative, faite de discours, de petits groupes linguistiques de travail. Le pape conclura les travaux de ce sommet inédit par une messe et un discours, dimanche, très attendus.
Mieux éduqués et sensibilisés, les 114 présidents des épiscopats venus de tous les continents devraient rentrer chez eux avec des idées claires à transmettre à leur tour aux évêques et prêtres, juge le pape François, qui sait que certains épiscopats - notamment en Asie et en Afrique - sont encore dans un profond déni sur les violences faites aux mineurs.