"Le moment est venu pour vous de défendre la démocratie." Le président Joe Biden a lancé un ultime appel pour ce jour de vote aux États-Unis, où les Américains choisissent les élus du Congrès. Et le camp présidentiel pourrait perdre la majorité, fragilisée par une inflation galopante. C'était d'ailleurs l'un des thèmes de campagne, tout comme le droit à l'avortement. Depuis juin et la décision de la Cour suprême de révoquer le droit à l'avortement, chaque État est libre de sa législation en la matière. Pour les Démocrates, la défense de l'IVG est devenue un argument pour mobiliser les électeurs. C'est le cas notamment à Pittsburgh, en Pennsylvanie, un État crucial pour ce scrutin.
"Nous, les femmes, on est en train de se faire avoir"
Pour beaucoup de Démocrates, comme Kathleen, 22 ans, la décision de la Cour suprême au mois de juin a été une brutale prise de conscience. "Je suis une jeune électrice et je veux que ma voix soit entendue. La santé reproductive, les droits des femmes, tout ce qu'il se passe autour de l'avortement dans le pays, ce sont des sujets cruciaux pour nous. Donc, je me bats pour cela", explique la jeune femme.
Cette question de la protection de l'IVG est posée aujourd'hui aux électeurs de cinq États dans le cadre des "midterms". Ces derniers mois, les Démocrates ont multiplié les publicités, les prises de parole à ce sujet, y voyant un moyen de mobiliser leur base et de conserver leur majorité. Cette stratégie sera payante, estime Linda, retraitée. "C'est très important. Nous, les femmes, on est en train de se faire avoir. Nous ne sommes pas traités de manière égale. Je ne suis pas pour l'avortement, mais je ne crois pas non plus à son interdiction. Ces lois sont insensées."
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En cas de large victoire à la Chambre des représentants et au Sénat, certains cadres républicains disent être tentés de faire passer une loi pour interdire totalement l'avortement aux États-Unis. Joe Biden a déjà prévenu, si un tel texte arrive sur son bureau, il opposerait son veto présidentiel.