Pas de vague bleue démocrate face à Donald Trump, des minorités qui entrent au Congrès, une cohabitation a priori impossible pour les deux ans à venir… Les élections de mi-mandat ont accouché mardi aux États-Unis d'un pouvoir législatif partagé entre les deux grands partis. L'éditorialiste international d'Europe 1 Vincent Hervouët décrypte ce scrutin en quatre leçons.
"C’est la première des leçons de ces élections : Donald Trump mobilise. 'Avant, les midterms étaient ennuyeux, avec moi, ça fait un carton !', a-t-il dit, fier comme un animateur télé de ses audiences. Il électrise, avec ses provocations sur les migrants qui sont "des violeurs". Il galvanise, c’est la répétition générale avant 2020. Il divise entre les pour et les contre. Et ce matin, avec la Chambre des représentants à gauche, le Sénat à droite, tous ont perdu mais chacun reste sur le pied de guerre. Jamais les États-Unis n'ont été autant divisés qu'aujourd'hui.
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La guerre de tranchées à venir. La deuxième leçon, c'est que la guerre de tranchées va continuer. Le renouvellement du Congrès ne vide pas l’abcès, au contraire. Les Démocrates ont maintenant de quoi lancer des commissions d’enquête. Le procureur Mueller n’a rien trouvé dans le dossier russe ? Et alors, cela justifie qu’on continue à chercher ! Il n’y aura pas de majorité au Sénat pour mener à bien une procédure d’impeachment pour destituer le président ? Et alors ? Le harcèlement est au programme. Donald Trump n’ayant pas le caractère à cohabiter, la scène de ménage avec Nancy Pelosi, la chef de file démocrate, sera permanente.
Les vedettes démocrates balayées. La troisième leçon, c'est que la vague bleue n’a pas déferlé. Il y a même un reflux. Le scrutin a aussi balayé les vedettes démocrates, au Texas, en Floride, dans l’Ohio… Des représentants des minorités sont élus, mais le parti n’a toujours pas de champion.
Une préférence pour la paralysie. La dernière leçon, c'est que les Américains votent systématiquement contre leur Président aux Midterms, ils préfèrent quand l’exécutif est paralysé. Le pays réel respire mieux quand le pays légal est bloqué. Mais leur président garde les mains libres en politique étrangère. Cela veut dire que Donald Trump va continuer à semer un chaos dont il tire égoïstement le meilleur parti."