Ursula von der Leyen a présenté dimanche à Lampedusa un plan d'urgence pour aider Rome à gérer les flux migratoires en provenance de l'Afrique du Nord et appelé les partenaires européens de la péninsule à la solidarité. Mais dans cette île débordée par le flux de migrants, la colère monte et les habitants veulent une solution à long terme pour sortir de cette situation.
La crainte d'un deuxième centre d'accueil
Dans la petite église San Gerlando, les fidèles se pressent en ce dimanche matin. Le vieux prêtre commence son prêche par un appel à la compassion et à la solidarité. Mais sur le parvis qui fait face à l’édifice place Garibaldi, l’ambiance n’est pas à l’apaisement. Porte-voix en main, le représentant des commerçants de la ville appelle tout le monde à se rassembler pour faire pression sur la présidente de la Commission européenne qui au même moment arrive à Lampedusa. "Ce n’est pas un problème d’aider les gens, mais de cette façon ce n’est pas vraiment une aide, c’est seulement une façon de calmer la situation. Mais ensuite pour ces gens, quel avenir ?", interroge-t-il.
>> LIRE AUSSI - Lampedusa : Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen appellent à la solidarité des Européens
Juste à côté, une femme crie sa colère. "Ils disent qu'ils ont besoin d'aide, mais c'est eux qui doivent penser à nous, à Lampedusa ou aux autres comme nous", déplore-t-elle sur place. La population ici redoute qu’un deuxième centre d’accueil soit construit, le premier étant déjà surpeuplé et incapable de faire face au flot continue de réfugiés. Quelques heures seulement après le départ de la présidente de la Commission européenne, de nouveaux bateaux accostaient à nouveau sur les côtés de Lampedusa.