Le Panama a annoncé samedi qu'il allait retirer son pavillon au navire humanitaire Aquarius, déjà privé de pavillon par Gibraltar, pour "non-respect" des "procédures juridiques internationales" concernant le sauvetage de migrants en mer Méditerranée.
"Non respect des procédures juridiques internationales". "L'administration maritime panaméenne a entamé une procédure d'annulation officielle de l'immatriculation du navire Aquarius 2, ex-Aquarius (...) après la réception de rapports internationaux indiquant que le navire ne respecte pas les procédures juridiques internationales concernant les migrants et les réfugiés pris en charge sur les côtes de la mer Méditerranée", indiquent les autorités dans un communiqué diffusé sur leur site. Selon le Panama, la principale plainte émane des autorités italiennes, selon lesquelles "le capitaine du navire a refusé de renvoyer des migrants et réfugiés pris en charge vers leur lieu d'origine". Elle rappelle également que le navire s'est déjà vu retirer son pavillon par Gibraltar.
Un précédent problème d'immatriculation. Or, selon le communiqué, "l'exécution d'actes portant atteinte aux intérêts nationaux constitue une cause de radiation d'office de l'immatriculation des navires". L'Aquarius, qui avait repris ses activités de sauvetage cette semaine en Méditerranée après une escale forcée de 19 jours faute de pavillon, a secouru 11 migrants jeudi au large de la Libye. Le navire cherche désormais un port pour les débarquer, après avoir refusé de les ramener en Libye. En août, le gouvernement de Gibraltar avait révoqué le pavillon de l'Aquarius après lui avoir demandé de suspendre ses activités de sauvetage pour lesquelles il n'est pas enregistré dans le territoire britannique. Le bateau s'était alors tourné vers le Panama.
Depuis juin et la décision du ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, de fermer les ports italiens aux migrants, l'Aquarius est interdit dans les ports italiens où il accostait habituellement. Une première fois, en juin, le navire avait été contraint d'aller jusqu'à Valence, en Espagne, pour permettre à 237 migrants de mettre pied à terre. Puis, en août, c'est à Malte qu'il avait pu débarquer ses 141 passagers, après un accord de répartition entre plusieurs pays européens.