L'Italie est en première ligne d'une crise migratoire majeure. Plus de 31.000 migrants ont débarqué sur la péninsule depuis le mois de janvier, soit 300% de plus en un an. Le week-end dernier, le pays a dû secourir 3.000 personnes en Méditerranée. Le gouvernement de Giorgia Meloni a déclaré l'état d'urgence pour au moins six mois.
Un virage à 180 degrés pour Giorgia Meloni
Avec l'état d'urgence, le gouvernement peut désormais décider de mesures extraordinaires sans passer par le vote du Parlement. Un commissaire spécial devrait être nommé. Il pourrait travailler avec la Croix-Rouge. Cinq millions d'euros ont déjà été débloqués pour affronter la crise. Son premier objectif est de vider le centre d'accueil de l'île de Lampedusa, toujours saturé.
Il s'agit de répartir dans le reste du pays les centaines de migrants qui arrivent toutes les semaines. Les autorités peuvent désormais réquisitionner plus rapidement des avions et des ferries, désigner sans appel d'offres des hébergements et même acheter des immeubles pour loger les migrants.
Ces investissements représentent beaucoup d'argent. Pour Giorgia Meloni, c'est un virage à 180 degrés. Sa promesse de campagne de créer un blocus naval vole en éclats. La Première ministre est obligée d'appliquer une politique en opposition avec ce qu'avait fait en 2019 la droite de Matteo Salvini, avec qui elle gouverne pourtant aujourd'hui. Cette droite avait démantelé le système d'accueil italien.