La question de la migration menace de faire imploser l'Union européenne. C'est dans ce contexte difficile que seize pays ont décidé de se réunir, dimanche, à partir de 15 heures, à Bruxelles, pour un mini-sommet informel. Officiellement, il ne s'agit que de préparer le véritable rendez-vous européen, prévu à 28 en fin de semaine prochaine. Mais en réalité, cette réunion au format inhabituel a bien pour but d'apaiser les tensions au maximum.
Tirs de missile italiens. Cela s'annonce difficile. Avant même sa tenue, les échanges d'amabilités ont fusé entre dirigeants européens. Pas plus tard que samedi, le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, a fustigé "l'arrogance" du président français, Emmanuel Macron, qui proposait de créer des centres fermés sur les côtes européennes pour gérer les migrants qui débarquent de Méditerranée. "Si l'arrogance française pense transformer l'Italie en camp de réfugiés pour toute l'Europe, peut-être en versant quelques euros de pourboire, elle se fourvoie complètement", a lancé Matteo Salvini.
Boycott. Il n'est pas le seul à faire part de son mécontentement : la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, qui composent le groupe de Visegrad, ont boycotté le mini-sommet. Un format "inacceptable", qui ne servira qu'à "réchauffer une ancienne proposition que nous avons déjà refusée", pour le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. L'Italie a également menacé de ne pas venir lorsque ses dirigeants ont découvert le communiqué de la déclaration finale du rendez-vous, qui ne leur convenait pas. Pour les faire changer d'avis, Angela Merkel a dû promettre de tout jeter à la poubelle. La réunion se terminera donc sans déclaration commune.
Calculs de Merkel. La chancelière allemande elle-même n'a pas que l'Union européenne en tête en abordant le sommet. Son véritable objectif est surtout d'envoyer des messages qui plairont à la coalition CDU-CSU au pouvoir à Berlin. Affaiblie, contestée par son propre ministre de l'Intérieur, Angela Merkel veut pouvoir montrer à son aile droite qu'elle se mobilise pour contrôler la migration.
Emmanuel Macron, lui, arrivera à Bruxelles avec sa proposition de centres fermés, formulée hier avec l'Espagne. Il réclame aussi des sanctions financières contre les pays qui refusent d'accueillir des migrants.