Les pays du groupe de Visegrad, favorables à une ligne dure sur l'immigration, ont annoncé jeudi qu'ils excluaient de participer au mini-sommet européen sur le sujet organisé par la Commission européenne dimanche. Ils l'interprètent comme une manifestation de soutien à la chancelière allemande Angela Merkel.
Présents au sommet de l'UE les 28 et 29 juin. Le Premiers ministres de la Hongrie, de la République tchèque, de la Slovaquie et de la Pologne, réunis à Budapest, ont contesté la légitimité de ce mini-sommet et précisé qu'ils réserveraient leur présence au sommet régulier des Vingt-Huit organisé les 28 et 29 juin, également à Bruxelles. C'est le président du Conseil européen "(Donald) Tusk qui est responsable de l'organisation des sommets et non pas la Commission européenne. Nous comprenons qu'il y aura un mini-sommet mais nous n'y participerons pas car cela est contraire aux habitudes de l'UE", a déclaré le dirigeant hongrois Viktor Orban.
Un mini-sommet "inacceptable". "Le mini-sommet de dimanche est inacceptable, nous n'allons pas y participer, ils veulent réchauffer une ancienne proposition que nous avons déjà refusée", a renchéri son homologue polonais Mateusz Morawiecki. Convoqué alors qu'Angela Merkel est pressée par ses alliés bavarois de la CSU d'obtenir un durcissement des règles et des pratiques européennes en matière migratoire, le mini-sommet de dimanche doit réunir au moins une dizaine de dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron.
"Mécanisme de solidarité efficace". Cette liste, qui inclut les dirigeants italien, grec, maltais, espagnol, autrichien, bulgare, belge et néerlandais, est ouverte aux autres pays européens désireux de s'y joindre, avait précisé la Commission mercredi. Selon un document de travail provisoire, les participants à la réunion doivent notamment s'engager à accélérer les renvois de demandeurs d'asile d'un pays de l'UE vers un autre selon le règlement de Dublin. Le texte prévoit aussi la mise en place d'un "mécanisme de solidarité efficace" avec une répartition obligatoire des migrants parmi les différents pays membres, une proposition que les pays de Visegrad rejettent catégoriquement depuis plus de deux ans.