La Commission européenne a annoncé mercredi avoir invité les dirigeants de plusieurs pays de l'UE à à une "réunion de travail informelle" dimanche à Bruxelles sur l'asile et les migrations, quelques jours avant un sommet des 28 sur ce thème qui divise les Européens.
La France présente. "Le Président Juncker invite à une réunion de travail informelle sur les sujets des migrations et de l'asile un groupe d'Etats membres intéressés", a indiqué la Commission dans un communiqué. La France y participera, a fait savoir une source diplomatique, tandis qu'une source européenne a également fait part de la participation de l'Allemagne, de l'Autriche, de l'Italie, de la Bulgarie, de l'Espagne et de la Grèce.
Préparer le sommet des 28-29 juin. "Le but de la réunion, qui aura lieu dimanche au siège de la Commission, est de travailler à des solutions européennes en vue du Conseil européen" des 28-29 juin, dont les migrations constitueront l'un des principaux thèmes, sur fond de profondes divisions entre Etats membres.
Réformer le système d'asile européen. Le principal point de désaccord concerne la réforme du système d'asile européen, dans l'impasse depuis plus de deux ans. Les dirigeants européens avaient fixé le sommet de fin juin comme horizon pour trouver un compromis, mais cette issue semble devenue improbable. Leur principale pomme de discorde porte sur la modification du Règlement de Dublin, la législation qui confie principalement la charge du traitement de la demande d'asile aux pays de première entrée dans l'UE, faisant peser un fardeau disproportionné sur des pays comme l'Italie et la Grèce.
La Commission européenne propose de le réformer, en instaurant notamment une répartition automatique des demandeurs d'asile dans l'UE en période de crise comparable à celle de 2015. Mais cette proposition est jugée d'un côté insuffisante par les pays méditerranéens, qui souhaitent une répartition permanente, et rejetée frontalement de l'autre par des pays comme la Hongrie et la Pologne, soutenus notamment par l'Autriche.
Un consensus sur la protection des frontières. Il y a en revanche un consensus sur la nécessité de "renforcer la protection des frontières extérieures" de l'Union européenne afin de freiner les arrivées de migrants irréguliers sur les côtes européennes, qui ont déjà considérablement diminué depuis le "pic" de 2015. Les dirigeants européens débattront notamment lors de leur sommet fin juin de la création de "plateformes régionales de débarquement" en dehors du territoire de l'Union pour les migrants secourus en mer.