La Pologne a placé mardi son armée en état d'alerte renforcée après avoir été atteinte par ce qu'elle a décrit comme un missile "très probablement de fabrication russe" mais d'origine incertaine, poussant ses alliés de l'Otan à la prudence. L'Élysée a déclaré mercredi matin craindre l'escalade et a appelé à la "plus grande prudence" sur l'origine de ce missile. Les dirigeants des plus grandes puissances se sont réunis en urgence dans la nuit de mardi à mercredi à la demande d'Emmanuel Macron. Une réunion organisée à la hâte dans une salle de réception de l'hôtel où loge Joe Biden.
Missile russe ou ukrainien ?
Le président américain avait convié à l'aube les dirigeants membres du G7 et de l'Otan autour de la table : Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le Canadien Justin Trudeau, le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak, ou encore le Premier ministre japonais Fumio Kishida. À l'issue de cette réunion qui a duré 45 minutes, Joe Biden a pris la parole devant la presse. Il a expliqué que Washington et ses alliés allaient déterminer ce qu'il s'est exactement passé concernant cette explosion.
S'il s'agit pour la Pologne d'un projectile de fabrication russe, aux yeux de la Maison Blanche, à ce stade, "il est improbable que le missile ait été lancé depuis la Russie". Il pourrait s'agir d'un missile antimissile ukrainien, selon certaines sources américaines.
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"Une affaire sur laquelle on ne peut pas se tromper"
Côté français, l'heure est à la "plus grande prudence". "Nous, nous aurons notre propre estimation en temps voulu", explique-t-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron. "Il faut regarder les cartes du ciel et les relevés satellites, c'est une affaire sur laquelle on ne peut pas se tromper tant les risques d'escalade sont importants", insiste l'Élysée.
Emmanuel Macron s'est entretenu avec le Premier ministre polonais et lui a redit que la France se tenait prête à appuyer les enquêtes en cours. Dans les prochaines heures, les regards se tourneront vers Bruxelles où les pays membres de l'Otan se réuniront.
À l'issue du sommet du G20 qui doit s'acheter ce mercredi, un communiqué devrait aboutir sur lequel sera inscrit noir sur blanc que la plupart des membres condamnent fermement la guerre en Ukraine. Le mot "guerre" est important puisque depuis le début du conflit, Moscou parle d'"opérations spéciales". La Chine, pourtant dit proche du Kremlin, ne s'est pas opposée à ce langage de condamnation. Ce G20 devrait donc marquer un peu plus l'isolement de la Russie sur la scène internationale.