Combien sont ils à refuser l'appel sous les drapeaux ? Impossible pour l'instant d'évaluer avec précision le nombre de réservistes russes qui tentent de se soustraire à la mobilisation décrétée par Vladimir Poutine. Il y a bien sûr les images de ces voitures devant les postes frontières en Finlande ou en Géorgie. Il y a aussi les témoignages, et nombreux de ces déserteurs ont choisi l'avion, direction Istanbul, en Turquie. Europe 1 les a rencontrés à leur arrivée à l'aéroport.
"Les prix des vols ont été multipliés par trois"
Dans le hall d'arrivée de l'aéroport d'Istanbul, Piotr a l'air un peu perdu, mais soulagé. Ce développeur informatique de 29 ans arrive de Moscou avec un ami et il peine encore à croire qu'il a réussi à fuir. "On ne pensait pas qu'on allait y arriver. On croyait vraiment qu'à n'importe quel moment quelqu'un allait surgir pour nous remettre un ordre de mobilisation. J'aime me dire que je me serais rendu si j'avais été mobilisé, mais bien entendu, j'aurais été terrifié et je ne sais pas ce que j'aurais fait jusqu'au décollage. C'était très stressant."
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Avec une petite valise chacun, Anton et Anastasia viennent aussi d'atterrir en Turquie. "Elle avait un peu peur pour moi", explique le jeune homme. "Pas juste un peu", sourit Anastasia, soulagée. Tout juste mariés, ils ont eu de la chance de trouver une place sur un vol pour quitter leur pays. "Les gens ont peur de recevoir leur ordre de mobilisation. Les prix des vols ont été multipliés par trois. Un billet coûte environ 2.000 dollars", explique Anton. Malgré ces prix élevés, tous les vols entre Moscou et Istanbul affichent complet jusqu'à la semaine prochaine. Et ces jeunes déserteurs ne prévoient pas de rentrer en Russie.