L'acteur américain Morgan Freeman s'est excusé jeudi après des accusations de harcèlement sexuel par huit femmes, devenant la dernière star masculine en date mise en cause pour comportement déplacé dans la foulée de l'affaire Weinstein.
"Je m'excuse envers quiconque s'est senti mal à l'aise". Certaines des dizaines de personnes interrogées par la chaîne de télévision CNN ont toutefois également décrit un comportement professionnel irréprochable de l'acteur. "Quiconque me connaît ou a travaillé avec moi sait que je ne suis pas quelqu'un qui intentionnellement voudrait vexer ou mettre quelqu'un mal à l'aise. Je m'excuse envers quiconque s'est senti mal à l'aise ou non respectée. Ce n'a jamais été mon intention", a plaidé le comédien dans un message d'excuses.
"Il m'a demandé si je portais des sous-vêtements". Au total, parmi les dizaines de personnes sondées par CNN qui ont travaillé avec le comédien vedette de 80 ans, huit disent avoir été victimes de harcèlement et huit autres affirment avoir assisté à des actes inappropriés. Une jeune assistante de production qui a travaillé en 2015 sur le tournage du film Braquage à l'ancienne affirme que Freeman l'a touchée ou caressée en bas du dos, faisait des commentaires sur sa silhouette ou sa tenue. L'acteur de Batman Begins ou Million Dollar Baby, qui lui a valu un Oscar du meilleur second rôle, aurait un jour essayé à multiples reprises "de lever ma jupe et demandait si je portais des sous-vêtements", raconte-t-elle, citée anonymement par CNN. À un moment donné, sa co-star Alan Arkin "lui a demandé d'arrêter. Morgan a eu peur et ne savait pas quoi dire", poursuit-elle.
"Il faisait des commentaires sur notre corps". Une membre de l'équipe de production d'un autre film, Insaisissables (2013) a fait état d'un comportement similaire, déclarant que Freeman l'avait harcelée ainsi que d'autres assistantes. "Il faisait des commentaires sur notre corps", assure-t-elle, précisant que ces femmes faisaient alors en sorte de ne porter aucun vêtement serré. Le comédien a fondé une maison de production, "Revelations Entertainment", où sept des femmes interrogées par CNN ont décrit un environnement de travail emprunt de harcèlement, parfois en présence voire renforcé par son associée et co-fondatrice de la maison de production, Lori McCreary.