La police de Minneapolis va être "démantelée", ont déclaré dimanche les conseillers municipaux de cette ville américaine où est décédé George Floyd, ce qui a déclenché des manifestations dans le pays et dans le monde contre le racisme dans les forces de l'ordre. "Nous nous sommes engagés à démanteler les services de police tels que nous les connaissons dans la ville de Minneapolis et à reconstruire avec notre population un nouveau modèle de sécurité publique qui assure vraiment la sûreté de notre population", a déclaré Lisa Bender, présidente du Conseil municipal, sur CNN.
Elle a précisé avoir l'intention de transférer les fonds alloués au budget de la police de la ville vers des projets s'appuyant sur la population. Le conseil municipal compte également examiner la façon de remplacer la police actuelle, a-t-elle ajouté. "L'idée de ne pas avoir de police n'est certainement pas un projet à court terme", a-t-elle précisé.
Une police "pas réformable"
La conseillère municipale Alondra Cano a indiqué sur Twitter que la décision avait été prise "avec une majorité du conseil municipal de Minneapolis suffisante pour éviter un veto". Selon elle, le conseil a conclu que la police de la ville n'était "pas réformable et que nous allions mettre fin au système de maintien de l'ordre actuel".
Un policier blanc de Minneapolis a été inculpé du meurtre de George Floyd, un homme noir de 46 ans, le 25 mai. Une vidéo filmée par un passant le montre avec un genou appuyé pendant près de neuf minutes sur le cou de la victime, qui signale ne plus pouvoir respirer. Trois policiers qui l'accompagnaient ont également été inculpés.
Manifestations à Washington et dans le monde entier
Des dizaines de milliers d'Américains ont de nouveau manifesté samedi dans de nombreuses villes du pays. Et le rassemblement dans la capitale fédérale Washington, sous les fenêtres d'une Maison Blanche entourée de barrières grillagées et transformée en camp retranché, n'a donné lieu à aucun incident. Des émeutes et des pillages ont agité dans les jours suivants le drame plusieurs grandes villes à travers le pays, poussant les autorités à mettre en place des couvre-feux.
De Bristol à Budapest en passant par Madrid, Bruxelles et Rome, des dizaines de milliers d'Européens ont rejoint dimanche les manifestations contre le racisme.